Des vacances de rêve

15 AOÛT 2012: aujourd’hui, notre calendrier vous emmène en vacances. De drôles de vacances, 18 nuit passées dans une forêt dont la tranquillité était seulement perturbée par les dealers, les prostituées, et les rondes de police. 2 semaines et demi passées à apprivoiser une Galga en fuite, une école de patience qui m’aura tellement apporté. Je vous invite à revivre ou découvrir le dernier soir, celui où enfin tout se termine, avec le long texte de l’époque.

29 juillet: Casiopée est toujours dans la nature, mais la nuit a été riche visuellement. Entre 23 heures 30 et 6 heures, j’ai dû voir notre louloute une dizaine de fois. Et elle a dû me voir à peu près tout le temps.

Apparemment, elle se déplace sur un tout petit périmètre, en forêt, dans une zone heureusement très peu fréquentée par les voitures puisque le chemin qui coupe cette forêt se termine en impasse.

Au premier contact, Casiopée s’est enfuie presque instantanément en voyant les phares de la voiture. Je lui ai remis à manger, et une demi heure plus tard, elle revenait. Je la devinais mais je ne la voyais pas tellement la forêt est sombre et les lampadaires espacés. J’ai rallumé les phares au bout d’une minute, et elle m’a laissé un peu plus de temps pour la regarder. Mais tout ça à une trentaine de mètres.

A partir de là, a commencé une sorte de partie de cache cache. Je lui ai parlé presque toute la nuit, je savais qu’elle était là, tapie dans l’ombre parce que je l’entendais bouger quand je prononçais son nom. J’avais rapproché la voiture juste de l’autre côté du chemin, et par moment je devinais une ombre qui passait juste en face. Elle s’est habituée petit à petit aux phares.

Le dernier contact s’est fait à une distance d’environ 7 à 8 mètres. Casiopée s’est postée sur le chemin montant dans la forêt, juste face à ma vitre ouverte. Et elle est restée là un long moment à me regarder. Mais impossible pour le moment d’établir un autre contact, dès que j’ouvrais la portière, je voyais un mouvement de recul, dès que je mettais un pied sur le chemin, elle partait.

Je ne m’attendais de toute façon pas à une issue heureuse en pleine nuit. Les points positifs c’est que Casiopée se déplace peu. Qu’elle a bon appétit puisqu’elle est venue manger 3 fois. Qu’elle semble avoir toute sa vitalité. A aucun moment, elle n’a gémi, elle a juste jappé 2 fois. Et lorsque Jocelyne est venue me retrouver à 6 heures, dès qu’elle a entendu sa voix, elle s’est mise à pleurnicher. Comme si elle voulait dire j’ai envie de rentrer mais quelque chose m’en empêche. On sent qu’elle reconnait immédiatement Jocelyne, mais elle ne la laisse pas non plus approcher.

Cette fois, place à 4 heures de sommeil, puis j’irai passer l’après midi sur place. En espérant avoir le même contact, mais cette fois ci en plein jour. Pour moi, les nouvelles semblent plutôt rassurantes sur le plan de la santé. Par contre, il est impossible de prévoir combien de temps il nous faudra pour la récupérer. A moins qu’elle ne me fasse une belle surprise aujourd’hui, mais je ne crois pas aux miracles, et je suis bien incapable d’en faire.

30 juillet: comme je l’espérais, Casiopée est revenue hier soir au même point de nourrissage que la veille, et la partie de cache cache a repris. Et j’ai décidé de l’inciter à s’approcher. De 1 heure à 4 heures du matin, allongé sur le macadam à côté de la voiture, à lui lancer de la viande et des friandises, toujours un peu plus près de moi. Mais Casiopée est ultra méfiante. Et arrivée à moins de 5 mètres, inutile de lui parler, même en murmurant, ou de faire le moindre geste.

J’ai fini par installer quelques friandises à quelques centimètres de moi et par attendre, immobile et comme endormi. Avec d’infinies précautions, elle est venue les chercher, une par une, jusqu’au 2 dernières qui n’étaient qu’à une vingtaine de centimètres de moi. Arrivée à l’avant dernière, il fallait tenter quelque chose. J’ai avancé délicatement la main pour caresser sa patte et tenter de l’attraper en douceur, mais ça a été l’électrochoc. Dès qu’elle a senti le contact, elle est partie comme une folle.

Le gros problème, c’est qu’elle n’a plus ni collier, ni laisse, ni harnais, ce qui rend la capture quasiment impossible. Si la laisse avait encore été là, il y a longtemps que Casiopée serait rentrée à la maison. Elle est partie comme ça environ 1 heure et demi, j’avais peur qu’elle ne revienne pas, mais elle a fini par réapparaître vers 5h30. A 20 mètres de moi, comme la veille. J’espère qu’elle ne s’est pas sentie trahie.

J’ai tenté aussi le subterfuge des pleurs que je trouvais intéressant, mais c’est totalement inefficace chez elle. Il est clair que Casiopée ne se laissera jamais attrapée volontairement, il va donc falloir la piéger. Changement de stratégie aujourd’hui, nous allons passer au Calmivet. Après tout, si ça calme Yvette, ça devrait calmer Casiopée. Je tiens à préciser une chose très importante, le Calmivet n’est pas un somnifère, il n’y a donc aucun risque de voir le chien s’endormir au milieu de la route. C’est un tranquillisant, qui se contente simplement d’adoucir les peurs de l’animal.

Au programme de la soirée, il y aura donc administration de Calmivet dès que Casiopée apparaîtra. Il faut ensuite attendre une bonne heure que le médicament fasse effet. Et ensuite il est prévu de l’attirer, mètre par mètre, avec un bon poulet rôti, jusque dans la propriété d’un voisin du point de nourrissage. Une fois dans la propriété, il sera plus facile sans doute de l’attraper sans trop la traumatiser. En espérant qu’elle reviendra ce soir au même endroit, comme avant hier, comme hier, et qu’elle acceptera de me refaire confiance. Inutile de vous dire dans quel état de stress je suis, je pense que je vais moi aussi prendre un peu de Calmivet.

31 juillet: nous avons tenté une opération à plusieurs en l’attirant dans une propriété, mais malgré le Calmivet, la belle est un exemple d’intelligence. Nous avons été à 2 doigts de l’attraper mais elle a réussi à s’échapper. J’étais resté un peu en retrait pour qu’elle ne m’associe pas forcément à cette tentative et pour ne pas briser la confiance qu’elle semble me donner.

01 août: suite à l’échec de la veille, j’ai décidé d’y aller doucement ce mercredi. Un peu de Calmivet, et je l’ai laissée venir. Elle vient tous les soirs manger pas très loin de moi, hier elle est venue jusqu’à 40 cms, j’étais allongé, immobile, mais je n’ai rien tenté. Sa confiance semble toujours être là, donc je ne veux pas briser ce lien.

Elle ne me perd jamais de vue pendant les 4 heures que nous passons ensemble, elle me suit parfois un peu sur la route, à environ 1 mètre, mais si je fais le moindre geste, elle recule. C’est une sorte de jeu de cache cache qui semble lui plaire, elle n’a pas encore la queue en panache, mais elle ne l’a plus entre les pattes comme sur les photos.

Elle semble en assez bon état général, même si elle a toujours ses petites croûtes sur le dos. Je lui donne son antibiotique tous les soirs. Ce soir, ce sera une nouvelle tentative seul et en douceur, pour voir si elle continue à prendre confiance ou pas. Je vous tiens informés dès que possible.

02 août: la belle est arrivée au point de nourrissage à 18 heures. Après m’être assuré qu’elle recommençait le même jeu de cache cache, j’ai ajouté ses petits calmants à la nourriture. Ensuite, il faut attendre une bonne heure pour que ça agisse, en lui amenant un petit morceau de poulet toutes les 10 minutes. Puis Casiopée commence à s’enhardir. Au bout d’une heure 30, elle n’attend plus que je reparte pour venir à la gamelle.

Alors je me suis couché à 2 mètres de la gamelle, lui lançant des morceaux de viande toujours plus près de moi. Jusqu’au moment où elle a accepté de venir carrément manger dans ma main. Moment très fort de sentir sa petite langue râpeuse sur mes doigts. C’était d’abord timide, puis elle me léchait carrément les doigts pour nettoyer les restes de poulet. J’en profitais pour tenter de lui caresser très délicatement le museau.

Voyant ça, je suis redescendu à la voiture chercher tout ce que j’avais amené et je me suis réinstallé. Toujours en douceur, sans trop affronter son regard, j’ai découpé le poulet. Je sentais que Casiopée me tournait autour. Jusqu’au moment où j’ai entendu un bruit de papier aluminium. Jocelyne m’avait préparé une petite pizza au chèvre, et en me retournant, j’ai vu la belle partir toute fière, ma pizza dans la gueule. Elle a eu l’air d’adorer!

Après encore un moment à manger dans ma main, Casiopée est descendue en direction de ma voiture. Alors j’ai laissé la portière ouverte et déposé des morceaux de viande partout sur les sièges et les tapis. Casiopée a mis une patte dans la voiture, puis 2, puis 3, puis les 4. Mais tout ça en plus d’une demi heure, même avec des calmants, elle reste super méfiante. 3 fois, elle est montée totalement dans la voiture, mais sans me quitter vraiment du regard. J’étais un peu trop loin pour intervenir efficacement, j’ai essayé une fois, même elle est redescendue immédiatement. Et je n’ai pas voulu insister pour ne pas briser le lien de confiance.

Tout ça s’est terminé par quelques séances de grignotage dans ma main, et au bout de 5 heures, la belle a rejoint ses quartiers de nuit. Apparemment elle dort sur l’autre versant de la forêt. Au bout du compte, elle aura mangé une pizza, un demi poulet, plusieurs tranches de jambon et 250 grammes de steak haché. Elle a pris son antibiotique, et ne semble pas blessée.

Ce matin à 6h30, Bernard, un super voisin qui participe aux recherches, l’a vue au point de nourrissage. Elle l’a laissé s’approcher à environ 1 mètre. Bernard a alors lâché sa chienne, les 2 louloutes ont joué et se sont fait des bisous, mais Bernard n’a pas plus approcher plus près.

Prochain épisode ce soir, c’est long mais émouvant, et je suis sûr qu’on finira par y arriver.

03 août: comme vous l’a dit Patricia en commentaire, Casiopée est arrivée un peu trop tard hier soir (vers 19h45) et je n’ai pas voulu lui donner de calmants pour ne pas lui faire courir de risque, alors que la nuit allait tomber rapidement.

Nous avons donc repris notre jeu habituel, elle reste en retrait, je lui apporte un peu à manger, dès qu’elle voit que je retourne à ma voiture, elle fait le chemin inverse en direction de la gamelle, puis elle retourne un peu en surplomb de la voiture, jusqu’à ce que je reparte mettre quelques provisions.

Au bout d’un moment, elle s’enhardit un peu, je reste à ce moment là allongé à environ 1 mètre de la gamelle. Sans calmant comme hier soir, elle vient jusqu’à 50 centimètres de moi, mais pas plus près. Je l’ai laissée aussi retourner vers la voiture, mais malgré le beau morceau de poulet posé sur le siège, elle n’a pas tenté de l’attraper.

Bernard est descendu un moment avec sa chienne, elles se font des bisous avec Casiopée, Ulane (la chienne de Bernard) est venue jusque vers moi, je l’ai caressée longuement pour montrer à Casiopée qu’elle ne risquait rien, mais ça n’a pas fonctionné. Le jeu a duré comme ça jusqu’à 23h30. Poulet rôti fumé, viande hachée fraîche, friandises, et un morceau de pizza. Qu’elle ne m’a pas volé, mais que j’ai voulu partager avec elle.

A 23h30, elle est repartie par le chemin en direction de ses quartiers de nuits. C’est toujours un moment difficile de la voir reprendre la route comme une âme en peine, elle se retourne plusieurs fois, je la suis de loin jusqu’à ce qu’elle s’enfonce dans la forêt. Hier soir, elle est restée un moment à l’entrée de la forêt, elle m’a regardé passer, et elle s’est éloignée. Bernard l’a vue ce matin à 6h30. Elle est en bonne forme, et elle prend son antibiotique tous les soirs.

Nous devrions pouvoir récupérer une cage trappe rapidement, si elle a accepté, sous calmants, de monter dans ma voiture, j’espère qu’elle entrera dans la cage. Bonne journée et à demain.

04 août: Casiopée est venue au rendez vous vers 18 heures. Elle a rapidement pris ses calmants. Pendant ce temps là, j’ai aménagé la voiture pour tenter de la faire monter à l’arrière, en laissant de la nourriture un peu partout à l’intérieur (je ne vous raconte pas l’odeur qui règne dans ma voiture depuis quelques jours!).

Au bout d’environ 2 heures, la belle s’est enhardie jusqu’à venir manger le poulet dans mes mains. C’est toujours un moment super mais terriblement angoissant pour moi. Depuis tout petit, j’ai la phobie des guêpes. Et pendant que je reste de longues minutes immobiles, du poulet dans la main, à regarder Casiopée s’approcher centimètre par centimètre, les guêpes se relaient dans ma main pour manger la viande. Et il ne faut pas faire le moindre mouvement pour ne pas effrayer la belle, mais je sens la sueur qui me coule le long du dos!

Pour la première fois, Casiopée s’est vraiment laissée caresser. D’abord très timidement sous le menton pendant qu’elle me léchait les doigts, puis sur le cou, puis un peu sur le dos. On sent que ça lui manque, à un moment donné, j’ai même vu sa queue remuer l’espace d’un instant. Il y a eu comme ça une quinzaine de moments de caresses, certains durant plus de 10 secondes. Mais dès que Casiopée voit apparaître le collier dans mon autre main, elle recule d’un mètre.

Elle a tourné un peu autour de la voiture, mais monter à l’arrière l’effrayait trop. Alors j’ai fini par lui donner le reste de nourriture à l’extérieur. C’est très difficile parce qu’on sent qu’un lien de confiance commence à s’instaurer, et je ne veux pas le briser en tentant quelque chose de trop brusque. En même temps, ces moments se passent lorsque Casiopée est sous calmants, et je ne veux surtout pas lui en donner trop souvent.

Tout ça a duré environ 4 heures, puis Casiopée a décidé d’aller se reposer dans le chemin qui surplombe la route, comme elle le fait chaque soir. Je suis resté encore 2 heures à attendre que les effets des calmants se dissipent. J’ai eu droit à un spectacle inattendu. A un certain moment, un blaireau (un vrai, en chair et en poils, pas un de ceux qui gravitent parfois autour de la PA) a traversé la route, et s’est aventuré dans le chemin où la belle se reposait. C’est là que j’ai compris ce que courir vite voulait dire. En moins de 5 secondes, Casiopée l’avait rattrapé et pincé. Mais quand j’ai dit stop, elle l’a laissé partir.

Voilà pour la soirée, je suis rentré chez Jocelyne à 3 heures. Ce sont des moments un peu longs, mais qui m’en apprennent tellement sur les Galgos. Et qui me laissent imaginer le terrible passé qu’a dû être celui de Casiopée. Ce soir, elle ne prendra pas de calmants. Hormis un traitement de fonds à base de Fleurs de Bach que je vais mettre en place. Ça me permettra de voir comment elle se comporte après nos caresses d’hier. Se souviendra-telle? Les cachets lui auront-ils tout fait oublier?

05 août: la soirée d’hier n’a pas du tout été à la hauteur de mes attentes. Casiopée est venue de bonne heure, mais elle semblait perturbée. Quelque chose l’avait elle effrayée durant l’après midi? Quelqu’un lui avait il fait peur en cherchant à l’attraper? Toujours est il que notre louloute est restée très en retrait dès le début. Elle ne voulait même pas descendre jusqu’à la gamelle.

Il me semble aussi que Casiopée n’aime pas les vêtements clairs. Pour la première fois, j’avais un tee shirt blanc alors que d’habitude, je suis plutôt en couleur foncée. Après avoir cherché à comprendre pourquoi elle refusait de passer à ma hauteur, je n’ai vu qu’une différence par rapport à la veille, la couleur du tee shirt. Je me suis alors mis torse nu, et 1 minute après, elle était à sa gamelle!

Mais son comportement était différent. Après chaque ration de nourriture, elle ne remontait pas à l’aplomb de la voiture comme elle le fait d’habitude, mais beaucoup plus haut dans le chemin, pour ne pas que je la voie. A un moment, comme chaque soir, je me suis allongé pas très loin de sa gamelle, avec des morceaux de poulet dans ma direction. Mais elle n’est pas venue à moins de 5 mètres. Elle s’est ensuite couchée à une vingtaine de mètres de moi, nous sommes restés comme ça allongés une demi heure l’un en face de l’autre, et c’est finalement moi qui ai cédé et qui suis retourné à la voiture.

Et je ne me suis même pas aperçu lorsqu’elle est partie pour sa nuit. Ne la voyant pas revenir pour la gamelle de friandises et la nuit étant tombée depuis longtemps, j’ai emprunté le chemin pour lui dire bonsoir, mais elle n’y était déjà plus.

J’y suis retourné ce matin à 6h30, elle était là. Mais beaucoup plus « en forme ». Nous avons repris notre petit jeu de cache cache avec des friandises, elle semble avoir repris ses habitudes des autres jours, ce qui me rassure. Je suis resté jusque vers 8h30. Je récupère une cage dans l’après midi, j’espère que nous pourrons tenter quelque chose aujourd’hui. Bonne journée à tous.

06 août: la cage n’a pas fonctionné. Il lui manque quelques centimètres en hauteur. Casiopée a été bien intriguée, elle a souvent tourné autour, mais le fait de devoir se baisser pour y entrer l’a rebuté. Il est 7h45, je viens seulement de rentrer, je vais dormir un peu et j’essaierai de vous donner un peu plus de détails dans l’après midi.

07 août: comme prévu, nous n’avons rien tenté hier soir. La belle était comme chaque jour au rendez vous. Pour la première fois, je l’ai vue jouer. Elle est venue pas très loin de la voiture chercher un carton qui traînait, elle l’a pris dans sa gueule, l’a remonté dans son chemin de forêt, et s’est amusé à le déchiqueter.

Comme tous les soirs, je lui avais amené un tapis moelleux sur lequel elle dormait chez Jocelyne. Depuis le début, elle l’avait ignoré. Je le reprenais tous les soirs en repartant, étant donné qu’on se fait voler n’importe quoi dans cette forêt (on a volé la gamelle d’eau de Casiopée vendredi). Lundi soir, alors qu’elle avait pris ses calmants, elle s’est décidé à dormir dessus. C’est pour ça que j’ai passé la nuit entière dans la forêt, pour ne pas la déranger. Hier soir, j’ai remis le tapis à sa place, et de nouveau elle s’est couchée dessus. J’avais donc chargé Bernard de le récupérer ce matin à 6h30. Et là, surprise, Casiopée a totalement déchiqueté le tapis, il est en miettes!

Conclusion, la belle est de mieux en mieux dans ses papattes. Et qu’il va falloir qu’on arrive au plus tôt à l’intercepter avant qu’elle prenne trop ses aises. Nous allons tenter une nouvelle fois les calmants ce soir, je serai avec Jacqueline qui a fait le covoiturage de Casiopée avec Brigitte. Si rien ne se passe ce soir, je pars dans la nuit de jeudi à vendredi chercher la grande cage prêtée par Galgos France (que je remercie infiniment). Nous mettrons la cage en place vendredi, sans armer la trappe, le temps qu’elle s’habitue. Si elle s’y aventure, nous armerons la trappe dimanche. Il n’y a pas besoin d’intervention humaine. Il faut juste que nous nous relayons sur place durant 3 jours pour ne pas se faire voler la cage.

08 août: nous avions pas mal d’espoir concernant cette nuit, parce que nous avions réussi à nous procurer le nom d’un médicament censé endormir Casiopée, information transmise confidentiellement par un vétérinaire spécialiste en captures, un remède qui n’est plus utilisé parce que ça comporte des risques, l’animal étant susceptible de s’endormir n’importe où, y compris sur la route. Nous nous étions donc postés à plusieurs pour réguler le trafic dans le chemin de la forêt.

La belle est arrivée peu de temps après moi. Plus fringante et plus joueuse que jamais. J’avais réinstallé ce qui reste de son tapis, au même endroit. Elle est venue le chercher, battant de la queue, et l’a remonté en l’agitant dans sa gueule, un peu plus haut dans la forêt. 3 fois je suis allée lui reprendre, 3 fois elle est venue le rechercher. Un petit jeu bien sympathique. Jacqueline était là, sa présence n’a pas dérangé Casiopée, mais ce n’est pas pour autant qu’elle a eu envie de venir la voir.

Puis nous avons commencé l’administration du médicament miracle. J’en souris encore. A aucun moment, Casiopée n’a eu envie de dormir! Elle était un peu dans la brume, elle a mangé tout son poulet dans ma main, des moments que j’adore, mais pas une seule fois elle n’a ressenti le besoin d’aller se coucher.

Nous avons eu tout de même une petite frayeur. On m’avait signalé dans cette forêt la présence de 2 autres chiens errants qui rôdent depuis plusieurs mois et qui apparaissent régulièrement, un husky et une sorte de gros croisé noir, 2 chiens connus pour être particulièrement agressifs. Et pour la première fois hier, ils sont sortis des buissons à la tombée de la nuit. Par chance, nous étions 4 à ce moment là, Jacqueline, Bernard, sa femme et moi, et nous avons réussi à les repousser parce que Casiopée était prête à aller à l’affrontement.

Casiopée est enfin allée se poser dans son chemin, sur son tapis. Jacqueline est restée jusqu’à 1h30 et moi jusqu’à 3h30, quand j’ai été sûr que les effets du médicament s’étaient estompés. Il n’y a donc plus rien à espérer côté médecine, j’en ai reparlé ce midi avec un des responsables des pompiers. On ne peut donc plus compter que sur la cage trappe. Je pars la chercher cette nuit à 4h30, il y a un peu plus de 2 heures de route. Pour plus de facilité, je quitte chez Jocelyne cet après midi, et je vais aller dormir sur un lit de camp, dans une usine située à 200 mètres du point de nourrissage, usine fermée pour les vacances.

Mais il n’y a rien à attendre avant dimanche. Ce soir sera une soirée calme, plus de médicaments, juste des fleurs de Bach, demain la cage sera mise en place, mais pour mettre Casiopée en confiance, le mécanisme ne sera pas mis en place avant dimanche soir. L’attente recommence, il ne reste plus qu’à espérer que cette dernière solution fonctionnera, sinon ce sera l’impasse.

09 août: désolé de faire court mais j’ai moins de temps pour Internet que chez Jocelyne. La belle est venue à 19h30, plus joueuse que jamais, la queue en panache, elle s’amusait à faire sauter les friandises dans sa gueule avant de les manger. Par moment, elle est venue vers la voiture mais pas à moins d’un mètre. Et au bout de 4 heures, elle n’a pas voulu de sa dernière ration de poulet. Elle a pris le restant de son tapis, l’a monté dans le chemin à l’aplomb de la voiture et s’est couchée dessus. Elle est restée comme ça 2 heures à me regarder.

Il était minuit 30, je n’avais rien mangé depuis le matin, il fallait que je redescende sur le centre ville chercher un sandwich. C’était très dur de la laisser. L’aller et retour m’a pris 30 minutes, mais en revenant, elle n’était plus là. Ca a été une soirée très riche en émotions. C’est beau de la voir jouer comme ça. Et en même temps, lorsqu’il fait nuit, je pense qu’elle n’est pas totalement rassurée seule dans la forêt, et que d’être à hauteur de la voiture lui fait du bien. Ce n’est peut être qu’une interprétation que je confirmerai ce soir, mais c’est ce que j’ai ressenti. Et ça, c’est triste parce que je dois dormir un peu de temps en temps et que je ne voudrais pas qu’elle croie que je l’abandonne.

L’aller et retour pour la cage s’est bien passé, la cage est en place mais sans piège, juste pour qu’elle s’habitue. Et hormis une certaine frayeur si elle se fait prendre dimanche, il n’y a normalement pas de risque pour sa santé. Et nous la sortirons de toute manière très rapidement. Bonne fin de journée à tous.

Après 6 jours sans connexion Internet et la cage trappe n’ayant pas fonctionné, arrive enfin le jour J.

15 août: Voyant comme Casiopée avait pris confiance dans la cour de l’entreprise, et m’étant rendu compte que les risques qu’elle courait dans la forêt devenaient de plus en plus grands, j’avais décidé qu’il fallait tenter quelque chose mercredi soir avant mon départ. J’avais préféré ne pas en parler, pour ne pas mettre de pression supplémentaire. L’après midi a été consacrée à l’agencement de la cour, à sécuriser tous les endroits où la belle aurait pu s’échapper, à empiler des palettes pour réduire l’espace d’intervention.

Dans le même temps, j’avais demandé à Jacqueline d’aller voir les pêcheurs pour acheter des filets. Pas de chance, aucun ne travaillait le 15 août. Heureusement, j’avais appris qu’un magasin de bricolage vendait des filets de camouflage, j’en ai fait acheter 4. J’ai dû parcourir la cour de long en large au moins 50 fois pour être sûr qu’il n’y avait pas d’issue.

Il a fallu ensuite trouver de l’aide, ce qui s’est fait sans difficulté, tant la solidarité était forte dans cette rue. Mon rôle était d’amener Casiopée au milieu de la cour de l’entreprise. Là, il y avait Nicolas qui attendait dans un monospace garé près du portail. Dans l’entreprise, Bernard, José et 2 autres voisins, munis de 2 filets. Dans le fond de la cour, dans les toilettes, Jacqueline et Jean-Jacques, avec un autre filet.

A 20 heures, je donne les calmants à Casiopée. A 21h30, je m’apprête à donner le signal de départ lorsque la belle entend un renard et repart vers la forêt. A 22 heures enfin, je descends de la voiture. Casiopée suit les morceaux de poulet que je laisse derrière moi. Le stress me gagne, tout se bouscule dans ma tête. 10 minutes après, nous sommes devant le portail. La belle me suit toujours, je la vois passer la grille et avancer. Puis tout va très vite. Nicolas surgit du monospace et ferme le portail. Tout le monde sort alors, filets à la main. Comme convenu, j’entre dans l’entreprise pour que Casiopée ne m’associe pas à ce « piège ». Pendant 5 minutes, la louloute cherche une issue, réussit à percer 2 filets. Chacun agit en douceur pour ne pas la blesser, et ils réussissent enfin à la maitriser.

Et là, c’est tout le stress accumulé depuis 3 semaines qui s’évacue. Les larmes coulent. Casiopée s’est endormie dans le local, on lui passe un collier et une laisse, symbole de la fin de cette longue traque. Chez Bernard, le champagne qui attendait depuis 10 jours au frais, est déjà débouché. On sent tout le monde soulagé, heureux et ému.

Ces 3 semaines auront été épuisantes, mais ce fut un moment exceptionnellement riche en émotions, en observations, en découvertes. Gagner la confiance de Casiopée soir après soir était la source de motivation pour continuer le lendemain. Et ce fut aussi une très belle histoire d’amitié et de solidarité. Je pense à Bernard et Raymonde, à José, Jean-Jacques et leurs épouses, à Nicolas et Cathy, à leur voisin et son fils, à la douce Marie, à tous ces habitants de la rue qui, tous les jours venaient prendre des nouvelles.

Le lendemain, ils ont été nombreux à vouloir photographier Casiopée, et il y avait de l’émotion dans chaque regard. Et au moment de partir, il y avait des larmes dans les yeux de Bernard et Raymonde. Merci à vous pour tout ce que vous avez fait. Merci à tous ceux qui ont participé à la capture mercredi soir, à Jacqueline qui est venue tous les jours pendant plus d’une semaine, à Olga, à tous les habitants de la Madonette, aux vétérinaires de Nice, Besançon et Saint Jean Cap Ferrat, à l’AJPLA pour le prêt de la première cage, à Galgos France (et notamment à Julie et Nelly) pour la 2ème cage et leurs précieux conseils, à Armande pour sa générosité, à celles qui ont communiqué avec Casiopée, et à vous tous qui, par vos appels, vos sms, vos messages de soutien sur le site, m’ont permis de surmonter les moments de fatigue.

Et un merci tout particulier à Casiopée de m’avoir ouvert son cœur et accordé sa confiance. Je suis si heureux qu’elle m’ait adopté, et que vous soyez tous maintenant ses parrains et marraines. Cette nuit, la belle a dormi sur mon lit, apaisée, comme si elle commençait à comprendre que le bonheur était enfin devant elle.

12 décembre 2017: dès le lendemain, de retour sur mon lieu de vacances initial, Casiopée s’est couchée……. dans ma valise. Elle m’avait adopté, elle n’est évidemment jamais repartie.

Elle fait mon bonheur depuis 5 ans et demi, et celui de Reinette, Alto, et surtout Topaze, dont elle est inséparable.

PS: si vous cherchez une idée de vacances originales et dépaysantes, n’hésitez pas à me demander l’adresse de cette forêt niçoise 🙂

You can leave a response, or trackback from your own site.

9 Responses to “Des vacances de rêve”

  1. MamieSo dit :

    Casiopée la belle qui a choisi son papa !
    Sympa comme vacances …
    Caresses à cette petite futée

  2. Gisele dit :

    Oui en effet , un feuilleton qui nous avait tenus en haleine une bonne partie de l’été !
    C’était la saga de l’été ?!
    Je me souviens avoir ouvert mon ordinateur un nombre incalculable de fois à l’époque dans l’espoir que la belle Casiopée soit enfin à l’abri !
    Et des larmes de joie à l’annonce de l’heureux dénouement !

  3. CEAGLIO Martine dit :

    En effet, quelle histoire ! sois heureuse ma belle. Merci JP pour ta patience et ton amour pour les galgos.

  4. Ritter dit :

    Et voila ce qui nous as tenus tous en haleine , pendant que notre Jean Philippe prenait des vacances exceptionnelles !!

  5. Bambou dit :

    Que d’émotions en relisant le sauvetage de la belle ténébreuse. la belle aux yeux d’or. Nous étions suspendus aux nouvelles..le coeur battant.
    5 ans déjà mais une histoire comme celle de Cassiopée et JP ne s’oublie pas. tout le monde l’a gardé au fond de sa mémoire.

  6. jacqueline06 dit :

    Je viens d’apprendre que Yvette avait pris du Calmivet, hi!! hi !! hi !!!!
    Que de souvenirs …. la forêt est toujours dans le même état, très étonnée d’ailleurs , par contre Raymonde et Bernard ont déménagé, s’ils pouvaient nous lire …
    Bisous à la douce Casiopée qui a fait coulé tant d’encre, les mémos tordant de rire de notre Marcelle, on pense tous à toi
    bisous

  7. Dominique dit :

    Quelle histoire et quelle patience ! Câlin aussi à cette douce et belle Casiopée…sans oublier ses compagnons.

  8. CELIA69 dit :

    HA CASIOPEE!! TOUT UN ROMAN……..qui nous a tous marqués
    Je me souviens très bien de cette longue et angoissante attente, nous étions tous suspendus au récit de Jean Philippe
    Et quel soulagement lors de cet heureux dénouement
    Casiopée coule depuis cette aventure, des jours heureux
    Caresses à la belle

Leave a Reply

Powered by WordPress | Designed by: buy backlinks | Thanks to webdesign berlin, House Plans and voucher codes