Convoi 2012, le retour

Comme promis, voici enfin le compte rendu du Convoi de l’Espoir 2012, qui a permis de transporter vos merveilleuses collectes du 15 au 19 octobre jusqu’en Espagne. J’ajouterai peu de choses compte tenu de tout ce que mes collègues ont déjà écrit, et que je reproduis à la suite de cet article.

Partis de Besançon lundi, les 3 premiers camions déjà chargés d’une dizaine de m³, sont arrivés dans la soirée au Grau du Roi. Là, nous attendaient le 4ème véhicule et les derniers chauffeurs, et surtout 2 garages pleins à craquer

Dans la bonne humeur, toute l’équipe s’est alors mise à faire les derniers cartons, à trier une nouvelle fois pour s’assurer que chaque refuge ait un peu de tout

avant de charger les véhicules. Tout est rentré mais il a fallu tasser au maximum. Avec une grosse frayeur lorsqu’une fois le chargement terminé, Nicole a ouvert la porte latérale d’un des véhicules, que nous avons eu un mal fou à refermer. Au total, ce sont 48 m³ qui ont pris la route de l’Espagne en fin de matinée

Par chance, le beau temps a été de la partie tout au long de la descente vers Albacete. Dommage que le cambriolage d’un des camions soit venu ternir un peu l’ambiance, mais je crois que ça n’a fait que décupler notre motivation. Nous avons gagné l’hôtel en début de nuit, chacun devant rejoindre le refuge qui lui avait été attribué, le lendemain matin.

Les véhicules ont donc repris la route avec une bonne heure de retard ( j’avais oublié qu’avec 80% de chauffeurs féminins, il fallait compter beaucoup plus de temps dans la salle de bain 🙂 ). Grâce à des contacts de dernière minute et devant l’abondance de vos collectes, nous avons pu ajouter 2 refuges aux 4 prévus initialement. Anne, Danielle et Nicole sont parties pour Arca de Noe, Brigitte et William pour La Carolina et Jacqueline et Patricia pour Ciudad Real. Quant à Catherine, Marie-Anne et moi, c’était 300 kilomètres qui nous attendaient, direction Baeza, à travers de magnifiques paysages montagneux, puis des champs d’oliviers à perte de vue. Juste avant le départ, j’ai tenté de gagner encore un peu d’argent pour l’association en me déguisant en mendiant, avec l’aide de la petite Virgule, mais sans succès

Après une courte halte dans un restaurant où nous avons pu déjeuner (entrée, plat, dessert, boissons et cafés compris) pour 10 Euros par personne, nous arrivons à Baeza. Il était convenu qu’une fois le camion stationné, je devais contacter Maria Teresa par l’intermédiaire de Brigitte pour lui indiquer notre position et qu’elle vienne à notre rencontre. Baeza est tout de même une ville de plus de 16 000 habitants. Je trouve donc une place assez grande pour garer le véhicule, j’appelle Brigitte et là, le destin nous fait un clin d’œil assez extraordinaire. Je vois la porte de l’immeuble devant lequel nous sommes stationnés s’ouvrir, et Maria Teresa apparaitre. Sans même savoir dans quel quartier elle habite, nous nous sommes arrêtés sous ses fenêtres!

Elle nous conduit alors jusqu’au refuge, il faut passer devant un cimetière, emprunter un chemin caillouteux, et les box apparaissent, derrière la poussière blanchâtre de la carrière mitoyenne. Cette fois, nous réalisons que nous touchons du doigt notre but et l’émotion devient palpable.

Ils sont là, face à nous. Ils sont 120, 130 peut-être, qui se pressent contre les grillages pour vous lécher les mains, espérant une petite caresse. Avec tous ce même regard qui vous prend aux tripes et ces petits aboiements de peur qu’on ne les remarque pas.

Ils sont 5 ou 6 par box, certains terrés tout au fond, d’autres sautant comme des clowns sur ressorts contre le grillage.

Je m’empresse de rentrer le camion, et je préfère rester le nez dedans pour décharger. Nous remplissons les 2 petits locaux de stockage de Maria Teresa, qui n’en revient pas de tout ce que nous avons apporté. Puis je me décide à faire le tour des box, avec une boule au ventre. Un magnifique Podenco noir s’approche de moi et, en croisant son regard, l’évidence s’impose. Il fera partie d’un prochain voyage pour la France. Il n’a pas encore de nom, le groupe décide de le baptiser Sunny.

L’heure tourne, il est temps de partir vers la résidence où se trouve nos petites protégées. La nuit est tombée lorsque nous arrivons, mais nous pouvons caresser Jade, Inka et Barbie, la plus petite des 3. Elles sont toutes magnifiques, et nous sommes impatients de les voir arriver en France.

Je laisse à mes collègues le soin de vous raconter la suite de cette aventure.

A Baeza: Marie-Anne, Catherine et JP.

En début d’après midi le convoi démarre de Besançon vers le Grau du Roy avec à bord Catherine Danielle Patricia Nicole Jean Philippe et moi.
Arrivée vers minuit nous retrouvons Brigitte et son fils Jacqueline et Anne. Accueil de toute la troupe chez les parents de Brigitte pour la nuit.


Le matin gros remplissage des véhicules et départ vers l’Espagne en début d’après midi. Les camions sont pleins de couvertures de croquettes de médicaments de paniers …..Toute la collecte ramassée grâce à tous les dons est énorme.
La générosité de beaucoup de grands cœurs a permis ce convoi de l’Espoir.
Mardi soir première nuit en Espagne à Albacete.


Mercredi matin, séparation des véhicules, chacun part vers son refuge, Jean Philippe, Catherine et moi c’est vers Baeza à 300 Km, chez Maria Teresa.

Au bout d’un chemin de cailloux le refuge est là coincé entre une carrière et la déchetterie. Des tracteurs bruyants soulèvent une poussière blanche. L’atmosphère est lourde.

Derrière les grilles tous les chiens se pressent et aboient à notre arrivée. On commence le déchargement les estomacs sont noués j’ai une grosse boule dans ma gorge qui monte et descend jusqu’à ce qu’un pauvre loulou blanc vienne se coller à moi pour réclamer des caresses et je me mets à sangloter sur les croquettes et les couvertures sans pouvoir me retenir. Catherine en fait autant et jean Philippe le nez dans le camion n’ose pas se retourner vers nous de peur d’être contaminé.

 

Tout le camion est vidé dans les deux petites réserves qui sont très vite remplies à ras bord.
Distribution de friandises à tous les loulous qui nous lèchent les mains à travers le grillage. Je voudrais pouvoir ouvrir tous les enclos pour les emmener tous.
Nous sommes repartis à la tombée de la nuit voir les loulous réservés par l’association qui paie leur pension en attendant de trouver des familles d’accueil ou des adoptants. Ceux là sont en sécurité mais les autres…..
Merci à Jean Philippe notre président merci à Catherine Patricia Brigitte et son fils Nicole Danielle Anne Jacqueline les convoyeuses.


Merci aux parents de Brigitte et aux parents de Jean Philippe pour leur gentillesse merci à tous les bénévoles d’Espagne pour leur courage merci à tous les généreux donateurs.
Marie Anne.

Sur une aire d autoroute de Viriat à 8h, nous étions prêtes Danielle et moi à partir pour ce voyage de l’inconnu. Marie-Anne est venue nous récupérer avec Virgule et malgré sa crevaison sur la route, nous sommes arrivées à Besançon dans les temps. Nous retrouvons Jp, Patricia, Nicole, le papa de Jp et un ami à eux Pascal je crois, et là nous chargeons ce qui reste à charger.


Un repas à la cafétéria, un thé chez les parents de Jp et hop le grand départ pour l’Espagne. Arrêt pipi, arrêt repas, cela nous fait arriver vers minuit au Grau du Roi. Un bonsoir rapide pour nos nouvelles alliées et vite un dodo. On choisit nos chambres, je vais avec Marie Anne, Jp et Virgule et je me retrouve dans un lit échelle en haut, cela me rappelle les colonies et là je m endors en rêvant à tous ces chiens que je vais rencontrer en Espagne.

Mais avant cela demain il faut charger le 20 m cube et on s’attendait sûrement pas a voir ces deux garages remplis jusqu’aux oreilles comme ont dit. Bref allez les filles courage et on remplit le camion gaiement puis on finit de remplir les deux autres.

Et là Nicole, ah Nicole, ouvre le camion et tout commence à tomber mais nous avions notre super héros Jp qui a tout remis cela vite fait en ordre et départ un peu stressé car quand on ne connait pas, on est toujours un peu angoissé mais tellement heureux au fond du cœur alors on oublie vite ce stress. Je suis dans le camion avec Jp, Marie Anne et Virgule, on fait plus ample connaissance et très vite on se connait comme si cela avait été une évidence, et nous nous mettons à rire, à chanter, un vrai concert digne des grands. Autoroute Espagne, vitesse des fois un peu excessive, Jp se croyait sûrement sur un circuit, les filles derrières devaient suivre, eh bien je pensais à elles et dans ma tête je me disais courage. Moi je n ai rien a dire, je me suis fais retirer mon permis pour excès de vitesse !!!!!!!!!!

Bref revenons à nos chansons, non à notre voyage. Nous arrivons sur une aire d autoroute entre Valencia et Albacete, nous mangeons tranquille, regardons un peu le match France Espagne et à notre retour quelle surprise. Jp regarde pour prendre le GPS pour regarder le temps qui nous reste et là, plus de GPS. Je regarde vite dans la boîte à gant pour mon portable et mon portefeuille que j avais laissés et surprise, plus de portable, plus de portefeuille. Dégoûtée donc, on verra demain pour aller porter plainte, cela ne va pas nous décourager. Nous continuons notre voyage en reprenant notre concert, Virgule la pauvre, seule spectatrice, a dû regretter d’être aux premières loges.

Nous arrivons à Albacete, hôtel facile à trouver donc on choisit encore nos chambres. Je continue avec Marie Anne et Virgule, nous montons, une douche vite fait car demain le refuge est à 300 km. Virgule elle, fatiguée, ne se fait pas attendre, elle se couche dans le lit et tire la couverture pour se couvrir, la tête sur l’oreiller et, couverte comme un enfant, quand Marie Anne veut se coucher, mademoiselle ne voulait pas bouger. Un moment unique et on s’endort sur cette image.

Le lendemain matin debout pleine forme, petit déjeuner et la je vais au commissariat pour signaler le vol et quelle est ma surprise quand j’arrive. Une ruche, plein de monde, en plus un ticket comme à la sécurité sociale, mais j avais le numéro 57 et il était que 9 h alors là je me dis ma fille, tu en as pour la journée, tu ne peux pas perdre autant de temps, tans pis je vais appeler tonton. Alors avec mon Espagnol incompréhensible, je demande d’appeler la France et là, comme par miracle, je passe de suite. On me donne un thé qui entre nous était dégeu mais c’est sympa, plus un paquet de cigarettes par un super policier très beau ça je peux dire excuse moi mon chéri mais il était vraiment beau. Donc plainte dans la poche en un quart d’heure, je sors et j attends Jp et Marie Anne et là, vraiment départ pour voir Maria Teresa. La route en chantant, en riant, paysage fantastique, des oliviers à perte de vue. Nous mangerons dans un restaurant typiquement Espagnol et comme je ne comprends pas, je me retrouve avec une soupe qui était bonne. Jp l’a finie car Jp, faut le savoir, mange tout le temps, je ne sais pas où il met tout cela…..

Nous reprenons la route et là, je ne sais par quel miracle, nous nous retrouvons sous les fenêtres de Maria Teresa, il faut le faire quand même. Un thé vite fait pour faire connaissance et là nous partons à son refuge, et c’est la que le cœur s’est mis à me serrer la poitrine. Nous arrivons et nous voyons tous ces chiens 5 par petite cage, cela fait mal mal, mais il faut éviter d y penser car nous devons vider le camion et si on n y pense, on ne fera plus rien. Mais l’émotion est palpable. Au bout d’un moment, Marie Anne ne tient plus et éclate en sanglots, et moi je suis car, depuis un moment, je me retenais retenais. C’était trop dur, tous ces yeux implorants de douceur, tous ces aboiements de douleur, une image qui restera gravée longtemps. Avec Marie Anne,on trouve les friandises et là c’est la fête. On laisse Jp au camion et nous, on s éclate à leur donner des friandises, on est heureuses de les voir heureux un simple instant, cela réchauffe leur petit cœur et surtout le notre.

Plus de place dans le local de Maria Teresa, donc on attend Brigitte et William. Ils arrivent, nous continuons à décharger, nous sommes claqués, fatigués, harassés mais nous continuons, on en voit plus la fin. Puis on nous propose d aller a la résidence, on n y va et là encore, on voit ces chiens qui vont être adoptés. C’est déjà bien, mais on voit quand même leur regard plein de souffrance pour certains. Je suis avec un petit chiot dans mes bras et je craque, je pleure, je n’en peux plus, je voudrais l’emmener, le garder mais il est déjà adopté. Maria Teresa insiste pour que l’on reste pour manger mais on est fatigué; on devait être à Albacete à 20h 30, on y arrivera à 2h du mat. Le retour de Baeza a été plus calme, surtout au début, nous étions trop dans l émotion. Ensuite nous nous sommes arrêtés pour manger face à de gros Espagnols moches qui riaient comme des bananes. À notre arrivée à Albacete, il était 1h mais on a cherché l’hôtel une heure, on n’arrivait pas à se concentrer. C’était la fatigue, l’émotion, on en avait marre marre bref on est arrivé quand même, une douche et au lit. Le lendemain, retour en France et c’est tant mieux, un petit déjeuner et départ pour le Grau du Roi, route harmonieuse, on discute de ce qu’on a vu, du combat qu’il faut continuer.

A Valencia on s arrête pour récupérer Macinho, Patricia est heureuse mais très émotive et quand on s’arrête sur l aire d autoroute, elle panique, peur que le chien s’enfuie, peur que le chien se fasse écraser. Elle est sous tension mais bon on arrive au Grau du Roi, on se perd mais on arrive quand même à bon port grâce aux parents de Brigitte. Là, la tension est à son comble car la fatigue se fait ressentir, on n’a pas eu le temps de partager toutes ensembles nos émotions cela est dommage.

Allez douche, pyjama, bottes et au lit dans mon petit lit échelle, oh que j ai bien dormi, rien rien rêvé, simplement dormi, demain retour à la maison Anne nous a quittés ce matin pendant que nous dormions comme des loirs, courageuse cette Anne, moi j aurais raté le train ……… Au revoir Jacqueline, au revoir aux parents de Brigitte qui sont super sympas, et nous voilà de retour et là, que nous arrive-t-il? On rate la sortie d autoroute n’est ce pas Danielle, et on se retrouve à Saint Amour sur une aire autoroute, sans portable le mien volé et celui de Danielle sans batterie. Heureusement, la sécurité passe, je les arrête et leur demande de téléphoner et là, le frère de Danielle vient nous chercher. Cette fois c’est bon, on rentre la la maison, ouf.

Ce que je retiens de mon voyage, amour, émotion, rencontres fabuleuses, solidarité et un numéro de téléphone d’un pompiste Espagnol pas mal qui me l’a donné si un jour je voulais le voir mais je ne crois pas. Mais je n ai pas bu ma bière avec Patricia, alors à la revoyure et gros bisous à tous qui avez un cœur gros comme ça et bisou à ma petite Virgule qui a été d’une gentillesse exceptionnelle et qui a supporté toutes mes caresses, mes chansons, mes rires; mes pleurs.…..

Catherine.

A Albacete (Arca de Noe): Anne, Danielle et Nicole

Merci à toutes les personnes de l’Asso GALGOS pour le merveilleux travail qu’il a fallu faire pour organiser cette expédition de 4 convois pleins à craquer jusqu’en Espagne.

Cette expérience que j’ai vécu avec vous restera gravée dans ma mémoire. Je n’oublierai pas ces regards de ces chats, de ces chiens derrière les barreaux. Ces Loulous qui remuaient la queue, qui se levaient contre les grillages pour une caresse, pour nous lécher les mains, sans oublier ceux qui avaient peur et qui auraient aimé venir se joindre aux autres .

Je pense à ce podenco sur l’aire d’autoroute que Jean Philippe a essayé d’approché mais qui a fui, ns aurions voulu le prendre, malheureusement…sur cette aire d’autoroute, un chat noir cherchait de la nourriture ves les poubelles.
Je pense à cette centaine de chiens sacrifiés à Cordoba. MAIS POURQUOI, POURQUOI , bordel, autant de haine , POURQUOI ?
Au refuge d’El Arca De Noë où je me trouvais, ns avons, Anne, Nicole et moi ballader plus d’une vingtaine de chiens.Lors de ces promenade,j’ai respecté quelques instants de leur vie , sans rien dire , à les regarder humer l’air , scruter les grandes étendues arides, sentir et manger l’herbe.Ils étaient si bien dans ce calme , ces moments étaient magiques pour eux et inoubliables pour moi.


J’aimerais être là bas aujourd’hui pour les promener encore et prendre dans mes bras les Minous si tristes qui ronronnent en se frottant contre le grillage quand ils vous regardent. Ces chats vous supplient de les emmener !!!!


Chaque animal remonté d’Espagne vers la France est une grande victoire. N’est ce pas Macinho? Tu nous l’as bien montré, tu as fait la fête à toutes les personnes présentes. Est-ce de la reconnaissance?

« Animaux, je vous Aime ».

Danielle.

Un peu moins de fatigue que prévu en ce qui me concerne malgré l’intensité du voyage grâce au sentiment de retrouver enfin ce que je voulais accomplir à nouveau depuis des années.
Je me sentais « portée », même en slalomant à toute vitesse au milieu des poids lourds sur l’autoroute.
Nous avions vraiment l’impression de « foncer » vers cette terre d’Espagne; une sorte de libération de toutes nos énergies pour aller agir…

Deuxième point fort: bien sûr le refuge (d’Albacete, déjà un peu équipé) qui, en ce qui me concerne évoque un « lieu sacré », un lieu prodigieux de communication et d’amour dans la simplicité, une oasis d’amour et d’espoir, avec son petit cimetière émouvant mais paisible, au milieu des grandes étendues sèches,arides et des champs d’oignons.

Troisième point fort: Macinho. Dès les premiers instants, quand on nous l’a remis, il nous a adoptés!
Heureux, débordant de bonheur, il sautait sur chacun à tour de rôle; il ne savait plus où donner de la tête!
Ses yeux limpides si expressifs, si intelligents nous dévisageaient avec déjà tant d’affection!
Nous étions « tous fous »: « Tu es sauvé! Tu es sauvé! »


Il a dormi le soir entre Patricia et moi.
Heureusement, je n’ai rien dormi de la nuit( malgré son calme)et j’ai profité de son souffle précieux sur mon oreille…
En ce moment privilégié, je ressentais encore davantage à quel point chaque animal est précieux.
Et c’est moi qui l’ai tenu dans le camion sur le chemin du retour.Vous imaginez…
Il observait et comprenait tout.
Il fallait que sa tête soit vers la mienne et si je me « dégageais » un peu son regard était interrogatif!


L’animal n’est pas si « éloigné » de l’homme…

Nicole.

Le lundi après midi, je prends le train à Gujan Mestras en compagnie de Curro que j’amène vers sa nouvelle vie au Grau du roi, avec un changement à Bordeaux. Comme à son habitude, il a peur. Il s’installe sur le siège à côté de moi pour ne plus en bouger tout du long. Heureusement, les gens sympas qui avaient réservé sa place l’y ont laissé. Arrivée à Nîmes ou Brigitte et Jacqueline viennent me chercher, nous amenons Curro chez son adoptante. Terrorisé de se trouver dans un lieu inconnu avec une personne inconnue, et après tous ces changements, j’ai du mal à le quitter et cherche à le rassurer par tous les moyens. Peine perdue, il se colle à mes jambes et il me faut prendre sur moi pour passer la porte en le laissant derrière moi … Je ne peux retenir mes larmes car comme à chaque fois, j’ai l’impression de les trahir …

Nous voilà en route pour les appartements, ou tout le monde arrive petit à petit et je mets enfin un visage sur tous les pseudos qui me sont familiers.

Après une courte nuit dans des appartements prêtés pour l’occasion, debout 8 heures pour charger les camions. Quand j’ai vu la quantité (2 garages pleins) à charger, les bras m’en sont tombés ! Un joyeux « bordel » nous attendait et il a fallu trier un minimum pour savoir « quoi allait ou ».

Bref, vers 11 heures les camions étaient fermés avec difficulté, les équipes formées ainsi que l’attribution des camions. C’est ainsi que je me trouvais embarquée avec Danielle et Nicole dans un Partner en direction de l’Arca de Noe à Albacete. Une enveloppe pour l’essence et les péages ainsi que le plan de route. Nous avons démarré vraiment vers 11 h 30, rempli les réservoirs au sortir de la ville, et avons roulé à la queue leuleu. Arrêt toutes les deux heures environ pour pauser avec changement de conducteur.

J’ai pris le volant pour le départ, Nicole a pris la suite après le premier arrêt et a eu la charge de nous faire contourner Barcelone, ce qui est loin d’être évident …. Première angoisse : n’étant pas sûres que nous étions dans la bonne direction après le dernier péage, nous sommes finalement arrivées avant JP qui, persuadé que nous étions perdues, nous attendait en amont !

Une fois tout le monde regroupé, nous voilà repartis direction Valence ou j’ai repris le volant. Re pause, nous allons nous restaurer tous ensemble dans une cafétéria. En descendant du camion, nous apercevons un podenco qui court de tables en tables pour se nourrir. Très vif, apeuré, impossible de l’approcher… Nous saurons ensuite par Brigitte qu’il a fini par se faire tuer sur l’autoroute …

Au moment de redémarrer, JP nous apprends que le camion a été visité … Tout d’abord je pense à une mauvaise blague, mais hélas non …. Le GPS, l’ordinateur avec toutes les données de l’association, de l’argent liquide, téléphone, papiers, blouson, et d’autres choses ont disparues comme par enchantement. Le moral en prend un coup ! Nous sommes en retard sur l’horaire prévu, la fatigue se fait sentir, le stress aussi.

Nicole finit la fin du voyage jusqu’à Albacete. Rentrés dans la ville, il nous faut maintenant trouver l’hôtel, sans GPS …. et ce n’est pas une mince affaire ! celui ci est en plein centre ville ! Nous laissons le soin à JP d’aller garer les camions pour nous installer dans nos chambres. Je partage la mienne avec Nicole. Il est presque 2 heures du matin. Dans la chambre d’à côté, la télé marche à tue tête et je suis obligée d’aller frapper à la porte. J’ai même vu le moment ou j’allais devoir descendre à la réception … J’ai le temps de me coucher avant que Nicole arrive, mais j’ai énormément de mal à m’endormir à cause de la tension mais aussi de l’horloge du coin qui sonne toutes les demi heure !

Le lendemain matin, nous nous retrouvons tous à 8 Heures pour petit déjeuner dans un bar à côté de l’hôtel. Difficulté rencontrée pour que Virgule, le chien de Marie Anne, puisse rentrer dans l’établissement ! Nous filons comme des voleurs à l’étage ou le serveur nous a autorisé à monter pour échapper à la vigilance du patron !!!

Tout le monde se quitte pour filer en direction de leur refuge respectif. Nous sommes les plus près, à 10 kms environ du centre d’Albacete. Après avoir repéré le camion, nous allons dans un bar pour demander notre itinéraire ainsi que l’adresse du refuge. Le patron hyper sympa nous renseigne en nous donnant même le numéro de téléphone !! Pour moi, c’est le moment critique de savoir quels sont mes restes d’espagnol, et ma foi, je suis agréablement surprise! Moi au volant, Danielle le nez sur le plan et Nicole aux commentaires, nous trouvons enfin le refuge, perdu au milieu de nulle part dans un endroit quasi désertique.

Là j’ai l’estomac qui se serre d’un coup en voyant les portes du refuge et en entendant les aboiements, comme si je réalisais seulement maintenant ce que je suis venue faire …

La porte du refuge s’ouvre et j’essaie d’expliquer que nous amenons du matériel de France pour eux. Ils me semblent surpris, au dépourvu, et la bénévole espagnole va chercher Soli qui parle bien français et à qui j’explique qui nous sommes et ce que nous venons faire. Après le déchargement du camion, Soli nous emmène visiter les locaux et nous découvrons d’abord les chatteries, et les chiens qui vont et viennent librement.

Danielle s’attarde dans un petit local ou des chats sont dans des cages, et je l’aperçois de loin, les yeux rouges et le regard implorant, comme pour m’appeler au secours alors que je suis complètement démunie …

Un croisé berger vient se coller instantanément dans les jambes de Nicole et ne la lâche pas d’une semelle. Un petit croisé marron à 3 pattes avec un gros pansement sur l’endroit où était la quatrième me saute dessus et me fait une fête pas possible. Soli m’explique que ce chien a eu la patte écrasée par une voiture.

Nous rentrons dans le vif du sujet par la porte qui mène aux boxes. Là ils s’alignent avec plusieurs chiens qui viennent se coller au grillage, aboient, lèchent nos mains et cherchent à accaparer notre attention. Ça bouge, ça frétille, ça aboie, ça espère, ça supplie … Dans les boxes d’en face, plusieurs chiens croisés catégorisés sont seuls dans leur boxe. Nous faisons le tour et ils sont tous aussi beaux les uns que les autres. Certains aboient en reculant, d’autres ne bougent même pas, comme s’ils étaient résignés : « pourquoi aboyer et frétiller, ça va me fatiguer et ça ne servira à rien, je resterai là quoiqu’il arrive. » Même une caresse ne les intéresse pas …

Ensuite, nous visitons le quartier des malades et nous découvrons un croisé berger avec une immense cicatrice autour du cou. Pas de commentaire de leur part, mais moi je sais ce que cela veut dire… Une petite maman avec ses chiots collés à la grille eux aussi à chaque passage. La maman vient vers moi et on dirait qu’elle cherche à passer au travers des mailles du grillage tellement elle se tortille.

Je demande à Soli s’il veut bien nous confier des chiens pour les promener. Et là commence le bal des laisses, les heureux élus et ceux qui ne sortiront pas, peut être pour très longtemps, mais il faut bien faire un choix … Nous en avons promené 6 ou 7 chacune, et je ne me souviens pas de tous. Pour ma part, PALOMA une croisée chasse avec une patte handicapée qui ne l’empêche pas de courir et THOR petit croisé tout noir qui sautait partout. Ensuite un autre croisé chasse difficile à maintenir. Puis un croisé catégorisé, doux comme un agneau, qui s’arrêtait régulièrement pour jeter un oeil vers moi et me faire une caresse de sa tête. Puis j’ai voulu sortir un autre catégorisé que Danielle n’avait pas osé prendre car trop agité et trop fort. Ça lui a fait de la peine de lui avoir fait une fausse joie, donc je l’ai fait ressortir en suivant, et c’est vrai qu’il a failli me faire décoller à l’horizontale !!! Une petite croisée pinsher m’a aussi laissé un souvenir en me pinçant violemment la cheville …

J’ai sorti en dernier un immense podenco barbudo blanc et roux d’une extrême beauté, sage, doux, craintif. A chaque haussement de voix, il s’arrêtait net. De temps en temps, il humait le nez au vent. Tous sans exception sur le chemin du retour, reconnaissaient les aboiements de leurs compagnons, tendaient l’oreille, et donnaient l’impression de rentrer « à la maison » …. Contents de sortir, et contents de rentrer … C’est une consolation de le voir comme ça …

Nous avons été voir derrière le refuge un petit cimetière avec des tombes, voir des pierres tombales certaines même avec des épitaphes, vieux, bien sûr pas entretenu, mais qui rappelle le passage sur terre de ces martyres.

Le refuge fermant à 15 heures et rouvrant à 16 heures avec une autre équipe, nous avons profité de cette coupure pour aller manger dans un resto en bord de route. Le serveur complètement paumé en français, devant mon espagnol approximatif et au mauvais accent, ne comprenant pas pourquoi on ne voulait pas de viande ni de poissons (sont fous ces gaulois !!!). Je me suis régalée d’un gaspacho et Nicole et Danielle d’une salade composée. Puis retour au refuge. Juste le temps d’en sortir deux autres.

J’ai voulu sortir un galgo blanc qui était dans la même cage que le podenco barbudo, mais le bénévole m’a ramené à la triste réalité de l’heure. Il était 18 heures passées et le refuge fermait. Nous avons discuté de tout et de rien devant le portail, nous avions du mal à partir ! Le bénévole à téléphoné à la présidente de l’association pour l’informer de notre passage, et j’ai pu discuter brièvement avec elle et recevoir ses remerciements. Danielle a donné à l’association un don en espèces et chèque. Nous avons laissé les noms et coordonnées de l’association GALGOS et de son président, puisque nous n’avions pas de dépliants sous la main, ceux ci s’étaient envolés, c’est le cas de le dire, avec l’ordinateur de JP.

Et nous voilà reparties vers Albacete, le cœur lourd et léger à la fois. Lourd de les laisser derrière nous, et léger du devoir accompli. Nous avons retrouvé la route pour revenir à l’hôtel, mais le plus compliqué a été de trouver une place ! Il était 18 heures 30 et encore beaucoup de circulation et d’activités à cette heure là, avec un plan de la ville plus que succinct. A force de tourner en rond, nous avons fini par nous garer sur une place qui nous est apparue très vite comme « réservée ». Nous avons laissé Nicole dans le camion et sommes parties à pied, Danielle et moi, d’abord pour nous repérer, ensuite pour essayer de trouver une place mieux située. Et là, oh miracle ! Il nous est apparu au bord d’un grand boulevard une place juste faite pour nous ! Et quand je dis juste, c’était vraiment juste !

J’ai planté Danielle dessus avec interdiction de se la faire piquer et j’ai couru rechercher le camion. Le temps que j’arrive, un automobiliste, trop content de l’aubaine, a essayé de s’approprier la place, mais c’était sans compter sur la détermination de Danielle qui a dû montrer les dents, sachant qu’elle serait licenciée séance tenante si je repartais bredouille avec le camion !!! Je dois dire que je suis assez fière du créneau que j’ai fait, vieux restes sans doute du temps ou je manœuvrais mon camion pour me garer sur les marchés !

Et l’épopée a continué, car il a fallu retrouver l’hôtel …. Nous nous faisions une joie de pouvoir nous reposer avant d’aller manger et de ne pas nous coucher trop tard … C’était sans compter sur le labyrinthe du centre ville … Nous avons mis près d’une heure pour retrouver notre chemin, ce qui m’a permis de photographier les monuments …. Faut bien positiver !!

1/2 heure plus tard, il fallait redescendre pour nous restaurer. Sans nouvelles des autres, nous nous sommes mises à la recherche d’un truc sympa. Nous avons croisé au hasard des rues Patricia et Jacqueline qui cherchaient comme nous. Nous avons finalement atterri dans un resto désert, ou je me suis laissée aller à une petite bière-tapas traditionnelle et pizza végétarienne – délicieuse au passage – suffisamment rare pour le souligner ! Nicole et Danielle ont pris une assiette de pâtes-champignons (au nombre de 4 les champignons, si si, elles ont compté !) – crème. Et hop, encore un p’tit tour de manège pour trouver l’hôtel et dodo ….

Le lendemain, nous retrouvons tout le monde après le petit déj et nous partons chercher nos camions respectifs.

Le convoi s’ébranle cette fois ci vers la France. Petit arrêt pour faire de l’essence. Nous croisons en cours de route une voiture de flics qui nous font signe de ralentir. Il faut dire tout de même que JP ne sait pas bien lire l’espagnol et confond la vitesse sur autoroute et la vitesse supersonique ….. Faut s’accrocher pour le suivre !!!

Aux alentours de Valence, le convoi s’arrête pour prendre le beau Macinho, fou de joie, ne sachant pas ou donner de la tête et faisant la fête à tout le monde. Installation du loulou dans le camion de Patricia et Jacqueline.

Je vous passe avec la fatigue les sacs de nœuds aux péages où on ne savait plus trop s’il fallait payer ou prendre un ticket, « mais il est où ce ticket ???!! », où on s’est fait incendier par les autres derrière nous, où il a fallu descendre pour cause de bras pas assez longs, et où on a failli démonter la barrière à bout d’arguments pour qu’elle s’ouvre !!

Nicole qui ne trouvait plus les vitesses – j’ai eu la frayeur de ma vie quand j’ai vu qu’elle s’apprêtait à passer la troisième au lieu de la cinquième – Danielle, subitement convertie à la religion, qui n’arrêtait pas de crier : « oh mon dieu, oh mon dieu !!! » en levant les bras au ciel, et moi prise de folie – sûrement un craquage de nerfs – qui me suis mise à délirer complet, entraînant les autres dans une crise de fou rire ! Il a fallu s’arrêter au bord de l’autoroute sous peine d’inonder l’intérieur du camion ….

Comble du bonheur, nous avons raté la dernière sortie de la Jonquera où on devait tous se retrouver avant l’arrivée finale. Il pleuvait à torrents avec un vent pas possible depuis un moment ce qui ralentissait notre progression. C’est encore Nicole qui a géré! Nous avons donc attendu les autres à la première sortie française pour la dernière consigne de sortie. Direction Grau du roi, et là, le jeu de cache cache recommence ! Après avoir tourné presque une heure et être passé 10 fois devant la même statue, les parents de Brigitte nous rejoignent et nous guident jusqu’aux appartements.

Il est encore une fois minuit passé et je dois me lever à 4 heures le lendemain pour prendre mon train. Tout le monde s’installe, s’extasie de Macinho qui vient me faire un fabuleux câlin sur le lit. JP est liquide, à ramasser à la paille, toutes sont exténuées. Je dois quitter tout le monde prématurément pour aller me coucher au plus vite. Finalement, ce sera une amie de la mère de Brigitte qui m’accompagnera à la gare de Nîmes car elle connaît la route par coeur.

J’ai ramené dans ma valise ….. des puces !!! C’est mon mari qui a tout ramassé dès le vendredi soir, parce que moi je m’étais blindée contre tout ! …. Bah, c’est rien, une pipette d’Advantix et il n’y paraîtra plus !!

Jamais je ne remercierai assez Jean Philippe de m’avoir permis de faire ce voyage, et vous toutes qui m’avez aidée, soutenue, rassurée, encouragée, supportée…. Je n’étais vraiment pas sûre de pouvoir tenir le choc, et vous avez pris un gros risque en m’emmenant avec vous.

Mais vous m’avez offert un de mes plus beau souvenirs…

Anne.

A La Carolina et Cordoba (2 refuges): Brigitte et William

Bonjour à tous,

Nous voici enfin rentrés avec mon fils qui a souhaité m’accompagner dans ce merveilleux convoi de l’espoir. J’ai ainsi eu le bonheur de partager ma passion avec lui! Nous avons donc pu ravitailler trois refuges : La Carolina où nous avons fait la connaissance de Marieta et de Consuelo qui ont pleuré toutes les deux de voir autant de solidarité de la part des bénévoles français et de ses très généreux donateurs que je remercie infiniment pour leur participation à notre action.

Tous vous n’êtes pas venus, mais vous étiez tous dans nos cœurs, on vous a emmenés avec nous à travers vos couvertures et vos croquettes, et le matériel médical qui va apporter un peu de chaleur à l’hiver froid qui se prépare. Cette chaleur qui inonde le cœur de ces fabuleux bénévoles Espagnols qui luttent durement dans un pays où la dure condition animale est si difficile à supporter et à défendre. C’est bien à eux tous que l’on doit le plus pour le sauvetage de tous ces chiens et chats lâchement abandonnés dans un pays où la crise se fait durement ressentir et si proche de nous en même temps. L’Andalousie est presque (!)devenue le Tiers Monde ! Nous l’avons approchée et nous avons vu ! Plus de 40 pour cent de la population est au chômage là bas !!!


Les premiers à trinquer sont bien entendus les animaux ! Ils sont emmenés pour euthanasie chez les vétérinaires car la gens ne peuvent plus les nourrir… Il n’y a pas que les galgos et podencos mais toutes les races sont touchées. Les galgos et podencos sont tués par coutume par les galgueros quand ils ne servent plus, les autres par pauvreté, on ne peut plus les nourrir ! Une très belle lévrier afghane a été euthanasiée avec une centaines d’autres chiens la semaine passée… à la fourrière de Cordoba !

Vous avez tous le remerciement le plus sincère et le plus mouillé de larmes de nos gentilles Marieta et Consuelo… Elles nous ont installés devant une table bien garnie afin de nous restaurer un peu. Ces moments partagés avec elles nous ont fait chaud au cœur.

Après la Carolina nous avons rejoint l’équipe de Jean Philippe avec Marie Anne et Catherine que je salue au passage, nous avons adoré cette petite nana pleine de bouillon… Au refuge de Maria Teresa à Baeza nous avons rechargé le petit camion à moité vidé à la Carolina pour repartir à Cordoba encore plus loin.

Avec Maria, Jean Philippe, Catherine, mon fils et moi même, nous partons découvrir à la pension de Linares nos filleuls. Encore là beaucoup d’émotion de les avoir choisis et ne ne pas pouvoir les emmener toutes avec nous. La barbuda est une petite galga super mignonne, dépêchez vous de craquer pour elle, je ne pense pas que vous le regretteriez. Jade et les autres, Dakota remonte avec moi, elle est très grande encore plus que Cassiopée.
Elle a souffert elle aussi, queue à moitié coupée, brulures de cigarettes sur l’arrière train mais qui commence à être recouvertes par le poil. Elle est très douce, calme, les oreilles un peu dentelées, ben oui c’est une nouvelle marque !!!


Au refuge de Maria, Jean Philippe craque pour un magnifique podenco noir que nous appellerons Sunny, et moi pour une superbe podenca pure race d’une beauté incroyable, même le vétérinaire qui l’a vue avant son départ l’a trouvée incroyablement belle… Mon fils craque aussi pour elle et si le test chat avec ses mains coons est ok, il est fort probable qu’elle reste avec nous !!! Hou la la ça promet d’être chaud, c’est la course avec Elton, le main coon blanc depuis hier soir.

Après la pension, Jean Philippe et ses deux copines de convoi retourne à Albacete. Nous restons dormir à Baeza, petite restauration de tapas avec Maria et dodo, on en peut plus ! Le lendemain départ pour Cordoba…

C’est donc à Cordoba que nous avons découvert Isabelle, une Française de Strasbourg mais d’origine espagnole. Elle souffre tellement de voir la maltraitance animale qu’elle a démarré son petit refuge à Cordoba au mois d’Aout. Elle a déjà fait beaucoup avec ses propres deniers, elle est professeur de Français. Dans son collège aussi on lui a réduit son nombre d’heures de travail faute de moyens financiers.

Elle a chaudement pleuré en nous voyant arriver avec un camion aussi plein de tout ce qui pouvait lui être utile. Au passage je remercie Rita de l’association Belge Podencos Love qui nous a fait part de sa détresse, c’est pourquoi nous avons décidé de lui rendre visite à elle aussi.
Quand nous sommes arrivés il ne lui restait plus qu’un demi sac de croquettes pour ses chiens autant vous dire que les grands sacs qu’une très grande société de fabrication d’aliments pour chiens m’a si gentiment donnés en participation à notre action lui ont été d’un grand secours immédiat… Les chiens bénéficient d’une petite maison en dur, une petite pièce bien sympathique avec des paniers, des bols et des jouets qui trainent un peu partout…

Nos loulous vont pouvoir s’amuser il y avait aussi dans nos collectes des jouets neufs, je vous prie de croire qu’ils ont été bien appréciés… Un grand jardin leur permet de courir et de s’amuser entre eux ! En voilà quelques-uns qui sont très choyés car pas trop nombreux pour le moment sauf que le prêt du terrain n’est que pour une durée de un an donc Isabelle se démène pour trouver un autre endroit plus adéquat et pour une longue vie de chiens ! Son souhait serait de mettre en place une partie pension afin que la partie pension puisse faire vivre son refuge.


Là où elle se trouve, il y a plusieurs galgueros, nous avons donc pu en voir un de près, avec plusieurs podencos et galgos qui lui tournaient autour. Mais de loin seulement, j’aurai aimé filmé mais le galguero était là donc pas moyen. Même le beau cheval andalou noir portait des traces de coups sur l’arrière train et comme nous l’a expliqué Isabelle pas moyen de faire quelque chose. Le galguero nous a dit de faire attention au cheval que l’on risquait de se faire mordre. Le pauvre il avait plus besoin de caresses, il était parqué dans un terrain de 20 m2 pas plus ! On repart le coeur serré, mais qu’est ce qu’on peut bien faire, putain ! RIEN !!!!!!!!!!!!!

On conduit lentement histoire de voir entre les parcelles d’oliviers si on aperçoit des chiens, on s’arrête pour donner des friandises à deux toutous un peu apeurés mais qui apprécient notre geste, ils n’en perdent pas une miette. On voudrait tellement pouvoir faire plus !

Puis on essaye de prendre contact avec un autre refuge dont Jean Philippe nous a confié la mission d’aller ravitailler mais là histoire pas très claire, il s’agit d’un vétérinaire qui possède une pension. On se pose la question qu’est ce qu’on fait, ont-ils réellement besoin de cette collecte ?
On veut bien donner mais pas à n’importe qui, surtout à ceux qui en ont le plus besoin. Après contact le vétérinaire nous dit qu’il s’agit d’un petit refuge mais que c’est chez lui qu’il faut venir déposer les dons. On décide de laisser à Isabelle les derniers sacs de croquettes, comme on sait pas ce qu’on va trouver on préfère que ce soit elle qui en profite…

Isabelle et son mari nous invitent à rester dormir chez eux. Ils ne veulent pas du tout qu’on les quitte aussi vite. Ils nous invitent à aller manger les traditionnels tapas. C’est bien agréable ce petit moment calme avec eux ! Ensuite on repart avec Isabelle, on a encore à faire plus de 120 kms et c’est là dans cette région qu’elle nous explique que là tout à coté de la route sont pendus les galgos et les podencos, on scrute les oliviers, il y a des cordes qui pendent aux arbres… On a le coeur qui tape très fort et la gorge serrée de peur d’en découvrir un sur un olivier !!!
On arrive dans cette petite ville qui n’est pas à Cordoba mais bien plus loin, personne de ce petit refuge n’est là pour nous attendre, ça nous parait un peu bizarre mais bon on ne peut pas repartir avec le camion encore à moitié. Donc on dépose tout ce qui reste surtout des couvertures, et du matériel médical. L’assistante nous remercie assez rapidement et nous repartons.

Et voilà notre petit camion est vide.

Retour à Cordoba chez Isabelle, on est tellement crevé qu’on à plus envie de ressortir pour les tapas. On s’installe tous en pyjama autour de la table du salon à parler de la condition animale avec les deux petits loulous de la maison, une petite York qu’Isabelle a sauvé de l’euthanasie et un croisé pinscher, on sait pas trop qu’elle a mis 2 semaines à essayer d’apprivoiser pour finir par le capturer dans un cage piège où il se débattait comme un lion tellement il était effrayé. Tous deux sont maintenant très choyés.

Le lendemain matin on retourne à Baeza pour aller chercher Dakota, que je prend en accueil chez moi. Niba est prête elle aussi donc elle revient avec nous. la route est de nouveau très longue, le temps archi pourri inondations dans les près aux alentours, on roule difficilement…
Et puis sur l’aire de La Plana là où le grand camion Hertz a été visité en allant on a découvert un podenco divagant sur l’autoroute, on le retrouve mort en plein milieu de la voie de gauche. On ne peut même pas les attraper quand ils divaguent dans la nature, donc c’est comme ça dans tous les coins là bas … Ils se font systématiquement tués sur les routes !

Retour chez moi en Camargue, découverte de la famille et surtout promenade nocturne au bord de la mer et là ?????

L’extase !!!! Dakota et Niba regardent le flux et le reflux de l’eau, complétement scotchées devant la mer qu’elles découvrent sans doute pour la première fois. Un peu de crainte, elles se collent contre nous, on les rassure. C’est tellement merveilleux de leur faire découvrir un autre monde.
Il fait très sombre déjà mais la température est encore à plus de 20 degrés. On fait une grande ballade et Carla ma galga qui batifole en liberté autour de nous et les invitent à venir danser avec elle sur la plage. Elle décrit des cercles immenses autour de nous, jamais je ne l’ai vu aussi fofolle.. Nous, on tient fermement les laisses mais nos donzelles aimeraient bien allées courir avec Carla, ben non mes chéries, ce sera pour un autre épisode !!!!

Mon récit se termine ici, j’aimerai tant vous avoir fait partager avec plein de détails ce que nous avons vécu de notre côté. Chaque camion, chaque personne participant à ce grand convoi de la solidarité des bénévoles Français envers les bénévoles Espagnols nous montrent bien que tout n’est pas encore pourri qu’il y a encore plein de gens qui se donnent à fond pour des causes comme celle ci… Alors merci merci merci à tous ceux qui ont participé, merci infiniment à Jean Philippe sans qui tout ça n’aurait pas été possible, merci à ton acharnement malgré tous les soucis que t’a causé ce grand voyage… Je remercie aussi mes parents qui se sont montrés très patients, afin d’accueillir tous les participants à ce convoi et de participer au stockage de cette immense collecte. Merci infiniment à tous de nous avoir aussi bien soutenu par vos dons en nature et en espèces, sans vous rien n’était possible !!!!

J’arrive plus à relire mon texte parce que les larmes mouillent mes yeux donc excusez moi pour les fautes…

Brigitte.

A Ciudad Real: Jacqueline et Patricia

Pour le convoi, j’ai encore de la difficulté a atterrir, ce fut un moment éprouvant chargé d’émotions en tout genre mais une sacrée expérience tellement enrichissante, on a eu chacun notre tour des moments difficiles mais dans l’ensemble ce fut un moment magique et tellement puissant!

Et que dire des rencontres avec les bénévoles des refuges ! et tout ces loulous en détresse ! je rejoins Jacqueline pour le refuge de l’aspa ! c’est le plus démuni le plus vétuste!

Nous avons filmé et pris des photos ce fut très douloureux ! A l’heure où je vous écris, j’en pleure encore ! tant de chiens qui demandent qu’a partir avec vous ! et que dire de ce grand moment d’émotions quand nous sommes allées dans la pièce ou étaient les Galgos !

La bénévole venait de mettre des couvertures dans leurs bac, vous les auriez vus tous à se jeter dedans, à sentir les couvertures propres, à se rouler dedans !!!!

Je me suis mise à genoux et je me suis mise à pleurer à gros sanglots et un galgo noir mâle magnifique s’est assis et à posé sa tête contre mon épaule pour me réconforter le temps que je me calme ! ce fut très intense et je me suis promise de le sortir de la ! ce fut très poignant ! je n’arrivais pas a le quitter cela m’a déchiré le cœur de le laisser là, lui qui m’a réconfortée, alors que c’est lui qui vit ça depuis deux ans.

Et que dire du petit Boy (j’ai craqué aussi pour lui) qui s’est mis sur ses deux pattes arrières et s’est mis a sautiller sur lui même !!

Patricia.

Patricia qui était avec moi a très bien résumé – mais je voudrais rajouter l’effroi que j’ai ressenti en arrivant à l’ASPA à Las Mesas – moi qui étais déjà allée chez Maria à Baeza, oh que oui il faut l’encourager pour sauver tous ses loulous et lui envoyer beaucoup d’argent – mais à l’ASPA, un champ avec des grillages autour et quelques bâtisses en veille brique rouge avec une fenêtre en hauteur pour l’aération – de la sciure sur le béton, pas de panier pour tous – ces 3 pièces de 6 m2 sont pour les plus petits, sortent-ils ????? je ne sais pas.


Avec Patricia, nous avons vu 3 museaux dépasser, pour ceux qui peuvent grimper, et les autres ?????? Et comment font-ils quand il pleut car le terrain est en permanence boueux, que dire quand il neige ? Aucune plaque au sol, que de la boue avec quelques rigoles en terre où débordent les excréments et pullulent les insectes, mouches, moustiques je suppose !!!!!


Les galgos (une quinzaine environ) et les podencos sont un peu plus à l’abri. Pas possible de nettoyer au jet comme chez Maria, les seuls tuyaux servent pour apporter l’eau dans les réservoirs. Heureusement que 3 bénévoles allemandes étaient là pour aider car nous avons vu Antonio, adorable garçon qui est là à l’année sauf les week end, et une charmante femme dont j’ai oublié le prénom – Veronica était, elle, dans une grande maison dans le village de Las Mesas, avec beaucoup de petits qui aboyaient – je suppose qu’elle s’occupe de l’intendance, entre autres.


Je suis hantée par l’image de ce terrain, on se croirait au Moyen-Age – je ne sais pas comment je vais m’organiser mais j’aimerais aller aider sur place, quitte à y aller en « solitaire », nous en avons discuté avec Christiane au téléphone lors de mon arrivée. Il est certain que la petite Maïté va venir me rejoindre, JP je t’envoie un mail de suite, il ne faut pas attendre. Je la prends en FA le temps qu’il faudra, ou deviendra mienne. Il faut absolument en sortir de là, et même pas de site internet pour les adoptions, sauf erreur de ma part. Que puis-je faire à part les manteaux en urgence ?????

Jacqueline.

Pour terminer ce long compte rendu, découvrez toutes les photos prises, étape par étape, lors de cette merveilleuse expédition.

Chargement à Besançon

Le Grau du Roi

Albacete, la ville

Albacete, le refuge

Ciudad Real

Macinho

Ainsi s’achève notre récit. Nous n’étions que 10 dans les camions, mais vous étiez toutes et tous avec nous. Merci du fond du cœur à vous tous d’avoir permis que cette inoubliable aventure se réalise. Comme le soulignent certaines d’entre vous dans les commentaires, vous pouvez être fiers. Grâce à vous ce soir, alors que le froid s’abat sur l’Europe, des loulous ont mangé vos croquettes, ont dégusté vos friandises et dormiront sur vos couvertures.

Nous les avons laissés là bas, mais grâce à vous, certains parmi les plus faibles pourront passer l’hiver et auront une chance de trouver un adoptant au printemps. Et s’il ne fallait garder que 2 images pour résumer ce périple, ce serait celles là, l’avant

et l’après

Merci pour eux.

Jean-Philippe.

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