Vendredi 15, c’est sous le soleil que j’ai pris la route du Loir et Cher. 500 kilomètres plus loin, les nuages m’attendaient. La Beauce est une région que je ne connais pas du tout, un endroit encore assez peu peuplé avec des champs à perte de vue. Où les animaux doivent se plaire parce que voilà la première photo que j’ai pu prendre, à quelques kilomètres de l’hôtel
Après une nuit maussade, c’est sous la pluie que je me dirige vers le Poislay, où habite Françoise. Les routes, perdues au milieu des blés, se font de plus en plus étroites. Et, au milieu de toutes ces céréales, alors qu’on s’attend plutôt à trouver une usine Kellogs, une maison apparait.
Au concert d’aboiements qui salue mon arrivée, je me doute que je ne me suis pas trompé d’adresse. Des dizaines de loulous surgissent, entourant une femme toute mince qui m’accueille avec un grand sourire.
Françoise me fait alors visiter ce qu’elle appelle avec humour sa « niche géante ». C’est une vision superbe et quelque peu surréaliste. Il y en a dans toutes les pièces, dehors aussi, tous plus propres les uns que les autres malgré la pluie. Et on se retrouve d’un seul coup entourés de petites pattes qui vous grattent la jambe à la recherche de caresses.
Dans la pièce principale, il y a les toutous de taille moyenne, et les plus handicapés, comme Priam et Pomone, frère et sœur Lévriers, paralysés tous les 2. Quand ils ont besoin de sortir, ils jappent et Françoise les porte à l’extérieur. Le reste du temps, ils vivent une retraite heureuse sur leur canapé
Dans une autre pièce, il y a les plus petits (mais pas les moins bruyants)
Et à l’extérieur, les plus grands
Et au fond du parc, des chèvres et des boucs sauvés de l’abattoir
Petit clin d’œil, le bouc marron s’appelle Bambou
Je fais connaissance avec tous les loulous. Aucun n’a échappé à mes caresses, mais je n’ai pas réussi à retenir tous les prénoms. Voici Alto, un véritable pot de colle
Tito et ses grandes oreilles
Milou le guetteur, qui passe presque tout son temps perché sur une niche
un adorable clown dont j’ai oublié le nom et qui est toujours sur l’accoudoir du canapé, à brasser l’air avec ses petites pattes
Faros, un magnifique whippet très câlin (désolé, j’ai des grands pieds)
ce vieux caniche de 16 ans, sourd et aveugle, qui dérape sur le carrelage de la cuisine
Maud, le dernière arrivée, réformée d’élevage et promise à l’euthanasie, sauvée mercredi par Françoise
Parce que Françoise continue d’en sauver toujours plus. Ils sont maintenant 53 dans la famille
Et Françoise n’a oublié aucun des 35 qui ont fini leurs jours heureux et dignes chez elle, et qui ont rejoint le paradis des chiens.
Françoise ne pense jamais à elle. Seuls ses loulous comptent. Elle avait un grand sourire au fur et à mesure que je déchargeais la collecte pour eux, mais s’est sentie d’un coup toute gênée lorsque je lui ai dit qu’il y avait de la nourriture et des vêtements pour elle.
Pour eux, il y a tout le confort. Paniers, niches, canapé, couvertures. Ils ont droit à un biscuit tous les jours, à du fromage, à du blanc de dinde. Pour elle, Françoise a une chambre, une salle de bains et une toute petite cuisine avec un micro onde et 2 plaques électriques. Lorsque j’ai demandé les toilettes, Françoise m’a répondu en souriant: « elles ne fonctionnent plus depuis un an et demi et comme je n’ai pas les moyens de payer un plombier, il faut faire dehors, comme au bon vieux temps ».
J’ai été étonné par la propreté de la maison. Et ébahi par le fait que, sans les voir, Françoise arrive à reconnaitre l’aboiement de chacun des 53 membres de la famille!
Françoise est un petit bout de femme au dynamisme exceptionnel. Mais, comme elle me l’a confié, elle souffre parfois de la solitude. Hormis Sandrine, elle ne voit presque jamais personne. Tous ces anciens « amis » n’ont pas compris son mode de vie et lui ont tourné le dos.
Alors si un jour vous passez dans la région, ou si vous ne savez pas quoi faire pendant un week end, n’hésitez pas à lui rendre visite. Comme elle le dit elle même, « la niche est grande ouverte pour tous ceux qui aiment les animaux ».
Et il faut vraiment que nous organisions ce week end en septembre, pour aller, tous ensemble, l’aider dans ses travaux. D’autant que Françoise, avec son cœur énorme, s’est proposée comme Famille d’Accueil pour des Galgos si un jour son terrain est bien clôturé. Et du terrain, il y en a
Françoise, très émue, m’a chargé de vous remercier tous pour ce magnifique élan de générosité envers elle. Et j’ai pu constater à quel point elle avait été touchée.
J’ai été accueilli à bras ouverts, et je n’oublierai jamais ces 3 heures merveilleuses passées au milieu de tous ces magnifiques loulous. C’est si émouvant de se dire que, sans elle, ils seraient tous morts parce que plus personne ne voulaient d’eux. Et qu’aujourd’hui, grâce à elle, ils sont heureux, aimé et respectés comme ils le méritent. Grâce à Françoise, et maintenant aussi un peu grâce à vous tous.
Merci pour ton accueil, Françoise, merci pour tout ce que tu fais pour eux. Je t’ai promis que je reviendrais, et je tiendrai ma promesse. Et tu sais que tu peux compter sur G.A.L.G.O.S. et ses adhérents au grand cœur.
En rentrant hier soir, j’ai fait une pause dans un hôtel d’Avallon. Un petit chat noir un peu maigre s’est glissé dans mes jambes sur le parking. Il ne restait plus, dans ma voiture, qu’une dizaine de friandises que j’ai toujours pour Titus, des petits gâteaux fourrés à la viande. J’ai retiré le tour en biscuit et cassé le cœur en morceaux, que Minou a mangé de bon appétit. Les 10 friandises y sont passées. Et je suis rentré chez moi dans l’après midi, où j’ai retrouvé ma mini meute en plein effort
Je termine sur ces 2 vidéos et quelques photos. Et je vous le répète, Françoise vous attend, n’hésitez pas à lui rendre visite.
Une vidéo: http://youtu.be/SwLoVzwP40I
Et une seconde: http://youtu.be/MnmDeXU6tkw