Arantxa est une comportementaliste Espagnole spécialiste des Galgos. Elle a eu la gentillesse de nous donner les conseils de base, à l’intention des adoptants et des familles d’accueil, pour que l’intégration de ces petits rescapés se passe au mieux. Voilà ce qu’elle nous dit:

« Lorsqu’un chien est abandonné,  le sentiment de peur et d’insécurité émerge très rapidement. Beaucoup d’entre eux perdent leurs illusions, leur envie de vivre, leur joie… ils se sentent perdus. Beaucoup acceptent leur destin, et il semble qu’ils attendent la mort. Les Galgos n’échappent pas à cette règle.

Mais lorsqu’on sauve un chien abandonné depuis peu, le lien avec son passé récent n’est pas rompu. Ainsi, le Galgo, qui a vécu des années de maltraitance, ne comprendra pas que le changement de sa situation est positif, que les pires moments sont derrière lui et qu’à partir de maintenant, sa vie va s’améliorer. 

C’est ici que le rôle des adoptants et des familles d’accueils est important. Votre travail va leur montrer que le changement est positif, ce qui est fondamental pour que le chien récupère la confiance en même temps que les envies de vivre, de sauter, de jouer… 

Beaucoup de ces Galgos auront eu un passé douloureux et, la plupart du temps, ils auront des séquelles, parfois physiques mais surtout psychologiques. 

On ne veut pas vous faire peur, mais faire bien comprendre que l’accueil, tout comme l’adoption, signifie assumer une responsabilité et que le but est que le chien récupère la confiance envers l’être humain mais aussi envers lui-même. 

N’oubliez pas que beaucoup de des chiens ont été maltraités, et qu’ils peuvent avoir une vraie peur des hommes. Vous devrez vous approcher de votre chien (surtout les premiers jours) lentement, en vous baissant, pour être toujours au même niveau que lui. Évitez de lui caresser la tête, car cela est un signe de dominance qui peut lui faire peur. Pour lui donner confiance, il est préférable de caresser son cou ou derrière les oreilles, très doucement. 

 Le Galgo est un chien très tranquille, affectueux, doux et extrêmement sensible. Donc, s’il vous plaît, ne criez pas : parlez lui avec douceur et, si vous voulez lui apprendre quelque chose, utilisez un renforcement positif (nourriture, caresses), mais surtout NE JAMAIS LE FRAPPER. 

Il est important aussi de choisir une place pour lui. Le Galgo dort beaucoup et il adore avoir un tapis, un coussin ou un lit où il puisse dormir tranquillement. N’hésitez pas à lui laisser un jouet. Cela lui donnera confiance et il pourra se réfugier là lorsqu’il se sent chancelant ou angoissé. 

 Le collier le mieux adapté est un collier martingale (les colliers larges que nous vendons NDLR), car il serre un peu si le chien tire trop. De cette façon, on évitera qu’il s’échappe s’il a peur et tire fortement. Dans la maison, on peut lui enlever le collier afin que ce soit plus confortable. 

Il est très fréquent, surtout chez les chiens qui ont été abandonnés et/ou maltraités, qu’on humanise le chien. Nous sommes d’accord qu’il est un membre de notre famille et nous devons le traiter avec douceur et affection. Cependant, il est important de délimiter son espace et d’imposer des règles pour la vie en commun. Nous pouvons créer des troubles du comportement si on lui fait croire qu’il est un humain et pas un chien. Et précisément c’est ce qu’on veut éviter. 

L’un des troubles les plus communs est celui de l’anxiété de séparation, qui peut amener le chien à faire des dégâts lorsqu’il est seul. Si vous voulez éviter ces dérangements, il est très très important que, lorsque vous partez, vous ne soyez pas trop expansif. Il doit comprendre que votre départ est quelque chose de naturel et il ne doit pas l’associer avec quelque chose de négatif. S’il remarque un changement dans votre comportement, il peut avoir peur et s’inquiéter. C’est là que les situations désagréables (aboiement sans arrêt, dégâts dans la maison, etc.) peuvent commencer. De la même manière, quand vous rentrez chez vous, ne soyez pas trop expansif non plus. Si vous ne pouvez pas résister à l’envie de lui faire des bisous, s’il vous plaît, attendez 10 minutes. Le but est de lui faire comprendre que rester seul est quelque chose de normal et qu’il ne sera pas abandonné encore une fois. Il est fondamental de suivre ces règles car sinon, vous pouvez lui causer des troubles, et vous pourriez être fâché par les dégâts qu’il a pu connaitre. Alors que ce n’est pas la faute des chiens mais des humains. 

Il est aussi important de suivre le plus possible une certaine routine pour les repas et les sorties, plus ou moins tous les jours à la même heure. Sachant qu’il y a bien sûr une certaine flexibilité selon le travail, les études, etc. Il y a des Galgos qui ne sauront pas qu’ils doivent faire leurs besoins dehors, donc restez patients car ils apprendront. Pour cela, une routine est très importante. N’ayez pas peur, le Galgo est très intelligent et il comprendra bien vite ce qu’on attend de lui. 

Une routine dans les promenades est aussi importante, surtout si le chien présente un cas de trouble d’anxiété de séparation. Il serait idéal qu’il puisse sortir trois ou quatre fois par jour, 30 minutes à chaque fois. De toute façon, chaque chien a ses propres besoins par rapport au sport, que vous identifierez rapidement. Le Galgo, en général, est un chien tranquille qui n’a pas besoin de faire du sport de façon très intense. Ceux qui n’ont jamais eu de Galgo près d’eux pensent qu’ils ont besoin de courir pendant des heures. Ceci n’est pas vrai. Le Galgo peut courir  très vite, mais pas longtemps. Une promenade de trente minutes, trois fois par jour, est suffisante. 

Et on en arrive à notre dernier conseil, qui est le plus important. S’il vous plaît, NE LACHEZ PAS VOTRE GALGO si vous l’avez en accueil ou durant les premiers mois de son adoption (en dehors des espaces sécurisés). Soyez conscients que le chien n’a pas encore de lien avec vous, car il ne vous connaît presque pas et qu’il n’a surement jamais été éduqué. Donc, si vous le lâchez, même si vous le rappelez, il y a de grandes chances qu’il ne revienne pas.

Si le Galgo s’échappe, il peut être renversé par une voiture, mourir après des jours d’angoisse sur la route, sans soins. Il peut être récupéré par une personne mal intentionnée, et vivre encore une fois dans un enfer. Et même dans le cas où l’on puisse le retrouver, l’animal aura eu un stress terrible, celui de s’être retrouvé dans un coin totalement inconnu pour lui.  S’il vous plaît, les associations font beaucoup d’effort afin de sauver les Galgos d’une vie cruelle. Nous devons tous être responsables. Leurs vies dépendent de nous. »