Casiopée, récit du sauvetage

Voyant comme Casiopée avait pris confiance dans la cour de l’entreprise, et m’étant rendu compte que les risques qu’elle courait dans la forêt devenaient de plus en plus grands, j’avais décidé qu’il fallait tenter quelque chose mercredi soir avant mon départ. J’avais préféré ne pas en parler, pour ne pas mettre de pression supplémentaire. L’après midi a été consacrée à l’agencement de la cour, à sécuriser tous les endroits où la belle aurait pu s’échapper, à empiler des palettes pour réduire l’espace d’intervention.

Dans le même temps, j’avais demandé à Jacqueline d’aller voir les pêcheurs pour acheter des filets. Pas de chance, aucun ne travaillait le 15 août. Heureusement, j’avais appris qu’un magasin de bricolage vendait des filets de camouflage, j’en ai fait acheter 4. J’ai dû parcourir la cour de long en large au moins 50 fois pour être sûr qu’il n’y avait pas d’issue.

Il a fallu ensuite trouver de l’aide, ce qui s’est fait sans difficulté, tant la solidarité était forte dans cette rue. Mon rôle était d’amener Casiopée au milieu de la cour de l’entreprise. Là, il y avait Nicolas qui attendait dans un monospace garé près du portail. Dans l’entreprise, Bernard, José et 2 autres voisins, munis de 2 filets. Dans le fond de la cour, dans les toilettes, Jacqueline et Jean-Jacques, avec un autre filet.

A 20 heures, je donne les calmants à Casiopée. A 21h30, je m’apprête à donner le signal de départ lorsque la belle entend un renard et repart vers la forêt. A 22 heures enfin, je descends de la voiture. Casiopée suit les morceaux de poulet que je laisse derrière moi. Le stress me gagne, tout se bouscule dans ma tête. 10 minutes après, nous sommes devant le portail. La belle me suit toujours, je la vois passer la grille et avancer. Puis tout va très vite. Nicolas surgit du monospace et ferme le portail. Tout le monde sort alors, filets à la main. Comme convenu, j’entre dans l’entreprise pour que Casiopée ne m’associe pas à ce « piège ». Pendant 5 minutes, la louloute cherche une issue, réussit à percer 2 filets. Chacun agit en douceur pour ne pas la blesser, et ils réussissent enfin à la maitriser.

Et là, c’est tout le stress accumulé depuis 3 semaines qui s’évacue. Les larmes coulent. Casiopée s’est endormie dans le local, on lui passe un collier et une laisse, symbole de la fin de cette longue traque. Chez Bernard, le champagne qui attendait depuis 10 jours au frais, est déjà débouché. On sent tout le monde soulagé, heureux et ému.

Ces 3 semaines auront été épuisantes, mais ce fut un moment exceptionnellement riche en émotions, en observations, en découvertes. Gagner la confiance de Casiopée soir après soir était la source de motivation pour continuer le lendemain. Et ce fut aussi une très belle histoire d’amitié et de solidarité. Je pense à Bernard et Raymonde, à José, Jean-Jacques et leurs épouses, à Nicolas et Cathy, à leur voisin et son fils, à la douce Marie, à tous ces habitants de la rue qui, tous les jours venaient prendre des nouvelles.

Le lendemain, ils ont été nombreux à vouloir photographier Casiopée, et il y avait de l’émotion dans chaque regard. Et au moment de partir, il y avait des larmes dans les yeux de Bernard et Raymonde. Merci à vous pour tout ce que vous avez fait. Merci à tous ceux qui ont participé à la capture mercredi soir, à Jacqueline qui est venue tous les jours pendant plus d’une semaine, à Olga, à tous les habitants de la Madonette, aux vétérinaires de Nice, Besançon et Saint Jean Cap Ferrat, à l’AJPLA pour le prêt de la première cage, à Galgos France (et notamment à Julie et Nelly) pour la 2ème cage et leurs précieux conseils, à Armande pour sa générosité, à celles qui ont communiqué avec Casiopée, et à vous tous qui, par vos appels, vos sms, vos messages de soutien sur le site, m’ont permis de surmonter les moments de fatigue.

Et un merci tout particulier à Casiopée de m’avoir ouvert son cœur et accordé sa confiance. Je suis si heureux qu’elle m’ait adopté, et que vous soyez tous maintenant ses parrains et marraines. Cette nuit, la belle a dormi sur mon lit, apaisée, comme si elle commençait à comprendre que le bonheur était enfin devant elle.

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