Témoignage d’une bénévole

Comme vous pourrez le lire dans l’article sur le sauvetage du 20 janvier, la roue a tourné pour une adorable Podenca du nom de Menchu qui, après des mois de galère et de souffrance, a fait vibrer le cœur de Nathalie. Menchu a passé quelques jours au refuge dirigé par Marieta, à La Carolina, avant d’être hospitalisée de longs mois. Puis, au moment de l’annonce de son adoption, de repartir en accueil chez Marieta, il y a une semaine.

Hier, Marieta m’a fait passer une longue lettre pour Nathalie. Ce courrier, j’ai décidé (avec l’accord préalable de Marieta) de vous le faire partager. Parce que je le trouve très émouvant, et qu’il symbolise le lien très fort que les bénévoles espagnols tissent avec ces loulous qu’ils sauvent chaque jour. C’est pour moi un témoignage très fort de ce qu’ils peuvent ressentir, de l’amour qu’ils portent à leurs petits protégés, et une façon pour moi de leur rendre hommage.

« Chère famille de Menchu,

voilà peu de jours que Menchu est avec moi, mais maintenant, à mes côtés, je la connais de mieux en mieux et je pense que ma courte expérience, peut vous aider avec cet amour de petite chienne.

Menchu est arrivée au refuge le 8 juillet 2017, très maigre, fatiguée et avec sa patte gauche fracturée. Elle est restée quelques jours avec nous parce qu’elle a été opérée le 14 juillet. Elle est restée à la clinique vétérinaire jusqu’au 21 juillet, jour de son retour au refuge pour être encore hospitalisée le 29 juillet et être opérée de nouveau le 30 juillet. Durant cette seconde intervention, ils lui ont mis un fixateur externe qui l’a empêchée de revenir au refuge.

Le 10 janvier nous l’avons récupérée et depuis ce jour elle est chez moi.

Comme vous pouvez le voir, Menchu a passé plus de temps à la clinique qu’au refuge et sa timidité a augmenté durant cette période post-opératoire. Elle a peur des gens, devant une personne inconnue, elle se met en boule et s’en va, mais elle est si gentille et docile qu’elle a seulement besoin d’un peu de patience et beaucoup d’amour.

Comme le vétérinaire l’a dit, elle doit marcher, au moins, une heure par jour, nous sortons nous promener tous les jours dans les rues les plus calmes du village pour éviter les bruits stridents et surtout, éviter l’affluence des personnes. Au début de la promenade, elle relève sa patte malade, mais avec un petit massage doux, elle l’étire et peu à peu avance en l’appuyant au sol. Je lui ai mis un collier et un harnais pour la promener et la laisse est attachée à l’anneau du collier et du harnais, ainsi je vais plus rassurée car elle ne peut fuir devant quoique ce soit qui lui fait peur.

Menchu se promène très bien, elle va doucement et de temps en temps s’arrête, peut-être parce qu’elle se fatigue de ne pouvoir pas poser les quatre pattes, ensuite elle continue marchant autant qu’ on veut, elle est très gentille, et elle aime se promener.

Le premier jour de son arrivée à la maison, elle n’a pas voulu manger, mais elle adore les saucisses et le « chopped » (viande hachée) et j’ai mélangé ces deux ingrédients avec les croquettes. Plus tard elle a découvert la nourriture de ma chienne, du poisson sans arêtes cuit avec des vermicelles et du riz avec du poulet, qui lui plait aussi beaucoup. Elle n’a pas bu non plus les deux premiers jours, mais je lui ai donné à l’aide d’une seringue. Le troisième jour, elle a bu, pas beaucoup, je crois qu’elle n’aime pas trop l’eau. Comme j’ai observé que ses urines étaient foncées, j’ai continué de la faire boire avec la seringue, parce que la couleur de ses urines indiquait qu’elle ne buvait pas suffisamment.

Le quatrième jour avec nous, elle nous a agréablement surpris, quand elle a commencé à jouer avec notre chienne et tous les jours, elles jouent ensemble un moment, mais reste malgré tout peureuse face aux personnes et avec nous aussi.

Elle apprécie d’être là où tu es mais néanmoins pas trop près, alors on peut se rapprocher chaque jour un peu plus. Elle a passé ces jours dans son panier, toujours dans la même chambre où j’étais, et la nuit elle a dormi dans son panier près de mon lit, mais elle ne change pas seule d’endroit, il faut la prendre dans les bras et l’emmener avec soi, ça lui plait et ça l’aide à s’intégrer.

Elle ne fait pas ses besoins dans la rue, elle est trop craintive, elle fait en arrivant à la maison. J’ai mis du papier hygiénique dans le patio et comme elle est très intelligente, elle a compris et fait pipi trois fois par jour sur les papiers, mais seulement pipi. Peu à peu, vous poursuivrez pour qu’elle fasse tout dehors, mais il faudra un peu de patience.

Dans cette terre espagnole qui est la mienne et celle de Menchu, les Podencos sont très mal soignés et tous arrivent au refuge terrorisés parce qu’ils ont seulement connu les cris et les coups. Ils sont nobles et intelligents, vous pourrez le constater avec Menchu, ils ont seulement besoin d’amour pour récupérer la confiance en l’humain. Je sais par Jean Philippe et Chantal que Menchu a eu beaucoup de chance de rencontrer une famille aussi extraordinaire que la vôtre et nous savons, avec tous les bénévoles qu’elle va être heureuse à vos côtés. Nous vous en remercions infiniment, et chaque fois que vous pourrez, nous donner des nouvelles d’elle et une photo, c’est la seule satisfaction que nous recevons dans ce dur travail, les voir aimés et soignés pour toujours dans leurs familles aimantes en dehors d’Espagne, où ils sont respectés et considérés comme des êtres vivants.

Sa patte s’améliore de jour en jour, et le vétérinaire nous a dit de faire faire des radios d’ici deux mois afin de contrôler si son os se reforme bien. Il nous dit qu’elle pourra courir parfaitement et qu’elle ne souffrira pas.

Je vous donne la médication qu’elle a et qu’elle devra suivre jusqu’au bout :

FLAGYL 1/2 comprimé toutes les 12 heures

CEFASEPTIM 300 mg 1/2 comprimé toutes les 12 heures

EUNOX 150 mg 1/2 comprimé le matin (toutes les 24 h)

Le CEFASEPTIM se prend comme un bonbon, mais les autres médicaments il faudra lui introduire dans la gorge, le plus profond possible pour qu’elle ne les recrache pas ou que sa langue les éjecte. Elle se laisse faire, elle ne mord pas.

Il faut nettoyer la plaie avec de la Betadine une fois par jour.

Une dernière chose, bien qu’elle soit frileuse, elle n’aime pas les manteaux mais à la maison accepte volontiers qu’on la couvre avec une petite couverture légère.

Nos remerciements et notre reconnaissance d’ouvrir votre maison et votre cœur à notre petite Menchu, spécialement les miens qui ait eu la chance de l’avoir quelques jours à moi.

Marieta, del Hogar de Asís. »

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18 Responses to “Témoignage d’une bénévole”

  1. Agnes75 dit :

    Témoignage si poignant . Merci à Marieta et a Jean-Philippe de l’avoir partagé !

  2. Claude DM dit :

    Nous avons eu le plaisir de rencontrer Marieta au refuge de la Carolina lors du convoi 2017 et de voir cette louloute. Marieta à un coeur immense,nous sommes très heureux de savoir Menchu dans sa nouvelle famille. Merci Nathalie.

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